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Point de vue de Pierre Bühler: «Perdu une bataille…»

«Mais tout semble s’être déroulé comme d’habitude: une initiative est acceptée par la majorité du peuple, mais refusée par la majorité des cantons», écrit le théologien Pierre Bühler, à propos des dernières votations. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer sur des sujets d’actualité.

02 déc. 2020, 14:00
Une banderole en faveur de l'initiative multinationales responsables devant le siège de la multinationale Nestlé, à Vevey.

La campagne pour les votations du 29 novembre a été rude, parfois trop rude. C’est malheureux qu’on en vienne à chercher des artifices tordus, à s’insulter réciproquement, à arracher les drapeaux des uns et les affiches des autres.

Le débat a été passionné, et cela peut susciter ces débordements regrettables. Mais il est tout de même heureux pour notre démocratie qu’un tel débat ait pu avoir lieu, sur un sujet que jusqu’ici, on avait tendance à tenir secret, tabou. La question des enjeux éthiques de notre économie et de nos finances a été clairement posée.

Mais tout semble s’être déroulé comme d’habitude: une initiative est acceptée par la majorité du peuple, mais refusée par la majorité des cantons; l’autre n’a même pas reçu l’aval de la population. Les résultats nous montrent une fois de plus le «Röstigraben», le clivage entre les villes et les campagnes, le faible taux de participation, etc. Et je pourrais donc me contenter du fait que notre canton fut deux fois du bon côté pour moi.

La question des enjeux éthiques de notre économie et de nos finances a été clairement posée.

Pourtant il se pourrait bien que cette campagne nous ait révélé une nouvelle manière de faire de la politique, en impliquant la société civile. Je n’ai jamais connu de mon vivant une initiative qui ait obtenu un tel soutien: 450 comités locaux, 600 paroisses, des centaines de politicien-nes et de chef-fes d’entreprise de tous les bords.

Alors, selon l’adage bien connu, je dis: «Nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre!» Car je crois que l’avenir nous le montrera, et très vite: au vu des défis qui nous attendent, nous aurons besoin de responsabilité, de justice et de solidarité, de respect des humains et de l’environnement; il faudra que nos banques et caisses de pension investissent dans le développement durable plutôt que dans la production d’armes. La lutte continue, sans excès, j’espère, mais avec passion…

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