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Point de vue de Pierre Bühler: «Lettre ouverte à M. Philippe Bauer»

«J’espère que vous irez voir le film «Multinationales – l’enquête» lancé par votre ancien collègue PLR Dick Marty», dit le théologien Pierre Bühler en s’adressant au conseiller aux Etats neuchâtelois Philippe Bauer, à quelques jours du débat sur l’initiative «Pour des entreprises responsables». Comme d’autres personnalités locales, nous invitons Pierre Bühler à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

05 mars 2020, 12:00
L’initiative sur les multinationales responsables, soutenue notamment par l’ancien conseiller aux Etats PLR Dick Marty, a été déposée en octobre 2018.

Monsieur le conseiller aux États, dans «ArcInfo» du 2 mars 2020, vous avez précisé votre position concernant l’initiative pour des multinationales responsables. Je suis très heureux d’apprendre qu’on se soucie d’assurer la traçabilité des composants dans le monde de l’horlogerie, et je sais que certaines multinationales s’engagent de leur plein gré à respecter les droits humains et les standards environnementaux.

Mais il y a toutes les autres, et je vous trouve donc très optimiste quand vous dites que les entreprises «ne peuvent pas se permettre une mauvaise publicité» à cause de la pression populaire et médiatique.

Non, la pression populaire et médiatique ne suffit pas.

Le même jour, l’organisation Public Eye révélait sur internet que Kolmar Group AG, une entreprise zougoise, avait profité du chaos en Libye pour faire une contrebande de diesel subventionné avec une petite compagnie maltaise (50 911 tonnes en 2014-1915). Et il y a quelques jours, une étude de la même organisation Public Eye montrait qu’en 2018, Syngenta avait vendu pour 1,3 milliard de dollars des pesticides interdits en Suisse à des pays en voie de développement. Ne croyez donc pas trop que les multinationales se gênent à cause de leur mauvaise publicité. Tant qu’il y a du profit à faire…

Le pire dans l’affaire des pesticides, c’est que le Conseil fédéral vient de retirer l’obligation faite aux entreprises de demander l’autorisation expresse du pays concerné; désormais une simple notification pour certaines substances suffira!

Vous redoutez qu’on devienne de trop bons élèves en la matière, alors que même le Conseil fédéral ne se tient pas à des exigences minimales. Non, la pression populaire et médiatique ne suffit pas. Il nous faut une pression juridique, et c’est pourquoi il faut accepter l’initiative pour des multinationales responsables. J’espère que vous irez voir le film «Multinationales – l’enquête», lancé par votre ancien collègue PLR Dick Marty et que vous vous laisserez convaincre!

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