Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Point de vue de Pierre Bühler: «Encore une victoire pour les multinationales»

Le débat concernant l’initiative pour des multinationales responsables a été reporté par le Conseil des Etats. «Sous la pression des lobbyistes des multinationales, on a choisi d’attendre», regrette le théologien Pierre Bühler. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

02 oct. 2019, 12:00
L'ancien parlementaire fédéral Dick Marty soutient l'initiative pour des multinationales responsables.

Décider de ne rien décider n’est pas l’attitude la plus courageuse qui soit. C’est ce qui vient de se montrer à Berne jeudi passé, le 26 septembre. Par une courte majorité de 24 contre 20 voix, le Conseil des États a reporté le débat concernant l’initiative pour des multinationales responsables.

L’alternative était pourtant claire: soit donner enfin le feu vert pour une votation populaire sur cette initiative, déposée il y a trois ans déjà, soit soutenir le contre-projet que le Conseil national a déjà adopté par deux fois. Et une lettre signée par plus de 52’000 citoyennes et citoyens l’exhortait à se situer enfin clairement. Mais non, sous la pression des lobbyistes des multinationales, on a choisi d’attendre.

Cela ne renforce pas la crédibilité de la politique à quelques semaines des élections.

Le serpent de mer parlementaire peut donc continuer, et comme le disait Dick Marti, coprésident du comité d’initiative, cela ne renforce pas la crédibilité de la politique à quelques semaines des élections fédérales!

L’idée de l’initiative est pourtant simple et évidente: quand on pollue des rivières, quand on chasse des paysannes et paysans de leurs terres, quand on répand des gaz qui suscitent des maladies pulmonaires, quand on vend ailleurs des pesticides interdits depuis longtemps en Europe, quand on achète des produits récoltés par des enfants dans des conditions inhumaines (comme Nestlé vient de le faire avec de l’huile de palme en Malaisie), cela ne peut se faire impunément. Il faut qu’il y ait une possibilité judiciaire de sanctions et de réparations. D’ailleurs, de nombreux chefs d’entreprise soutiennent cette initiative, appelant à respecter les droits humains et l’environnement.

Par sa non-décision, le Conseil des États a décidé quand même: de laisser faire les multinationales irrespectueuses, de gagner du temps, d’épuiser l’énergie et les ressources de ceux qui soutiennent l’initiative. Mais gare au retour de manivelle: la non-décision soulève une vague de sympathie pour l’initiative!

Votre publicité ici avec IMPACT_medias