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Point de vue de Pierre Bühler: «Caisses de pension et matériel de guerre»

«Je ne dors pas très bien quand je songe que les fonds qui alimentent régulièrement mon compte postal sont investis dans la fabrication de matériel de guerre», écrit le théologien Pierre Bühler. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer sur des sujets d’actualité.

05 nov. 2020, 14:00
"Les guerres, au Yémen et en de nombreux autres lieux de notre planète, contribuent ainsi indirectement à notre bien-être de retraités", écrit Pierre Bühler à propos des investissements des fonds de pension.

Pour les votations fédérales du 29 novembre, les discussions concernant l’initiative pour des multinationales responsables vont bon train, et c’est bien, car l’enjeu est de taille. Mais il ne faudrait pas qu’à force de débattre de cette initiative-là, on oublie l’autre qui nous est également soumise et qui est tout aussi décisive. Elle demande qu’on interdise à la Banque nationale et aux autres banques suisses, aux caisses de pension et aux fondations suisses d’investir leurs fonds dans des entreprises qui, en Suisse et dans le monde, produisent du matériel de guerre pour plus de 5% de leur chiffre d’affaires.

Je suis à la retraite depuis quelques années, et comme beaucoup d’autres retraités, je jouis avec reconnaissance d’un système remarquable de prévoyance vieillesse, planté solidement sur ses différents piliers. Mais je dois avouer que je ne dors pas très bien quand je songe que les fonds qui alimentent régulièrement mon compte postal sont investis dans la fabrication de matériel de guerre.

J’ai honte de savoir que leur prospérité provient de ce qui contribue précisément à alimenter ces crises

Les guerres en Syrie, au Yémen, dans l’est de l’Ukraine, dans le Haut-Karabakh et en de nombreux autres lieux de notre planète contribuent ainsi indirectement à notre bien-être de retraités. L’idée m’est assez intolérable.

Plus globalement, quand j’entends dans leurs rapports trimestriels ou annuels combien les banques suisses s’enrichissent, dans un monde plombé par des crises successives, j’ai honte de savoir que leur prospérité provient de ce qui contribue précisément à alimenter ces crises. Cela nuit autant à la réputation internationale de la Suisse que ses multinationales qui méprisent les droits humains et pillent les ressources naturelles.

Alors, même combat le 29 novembre! Un double oui s’impose comme une double évidence!

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