Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Point de vue de Patrick Vincent: «L’hystérique hystérie climatique»

«Le constat est limpide: l’UDC n’a aucune politique de l’environnement», écrit Patrick Vincent, professeur à l’Université de Neuchâtel. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

19 juin 2019, 12:00
Les candidats de l'UDC zurichoise au Conseil national posent pour la photo de campagne.

Dans son «édition spéciale» de juin 2019, le premier parti de Suisse déclare avec fierté avoir atteint l’âge de la raison.

Les autres partis, représentant 73% de la population, sont obnubilés par des «idéologies climatiques» parricides: seul l’UDC a suffisamment de clairvoyance pour pouvoir proclamer que les rapports du GIEC, le Traité de Paris ou encore les marches récentes pour le climat ne sont que «tromperie» ou encore «hystérie», un terme à lourde connotation misogyne.

«Hystérie climatique» est d’ailleurs le nouveau mot d’ordre de l’extrême droite mondiale, mis à toutes les sauces dans le brûlot de l’UDC: hystérie et catastrophes naturelles, hystérie et requérants d’asile, hystérie et péages routiers…

L’UDC cherche cyniquement à gagner des voix et à freiner toute réforme.

Or il semblerait que la véritable hystérie provienne de ses caciques, qui tremblent à la perspective d’une déferlante verte aux élections fédérales. Roger Köppel, son chef de file idéologique, se bat «contre l’utilisation abusive du changement climatique à des fins politiques». Devinez pourquoi: elle fait de l’ombre à son utilisation abusive de la migration à des fins politiques.

Le constat est limpide: l’UDC n’a aucune politique de l’environnement et renie même l’existence d’un lien significatif entre industrialisation et réchauffement climatique. Contre ce dernier le parti propose les achats à proximité, des économies «raisonnables» d’énergie, la construction de plus de routes, et surtout la fermeture de nos frontières. C’est grâce à «une Suisse libre et fondée sur des valeurs chrétiennes», selon Céline Amaudruz, que nous arriverons à sauver la planète…

En voulant transformer la crise climatique en guerre des cultures, l’UDC cherche cyniquement à gagner des voix et à freiner toute réforme. Agissant de manière profondément irresponsable et égoïste, le parti mérite de se retrouver très seul en novembre.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias