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Point de vue de Max Veloso: «Roman Polanski: l’homme, l’artiste et la polémique»

«Si Polanski n’avait pas fui la justice américaine en se réfugiant en France, qui sait la tournure que sa carrière aurait connue, et qui sait si ce film aurait vu le jour?», interroge Max Veloso, footballeur professionnel, à propos de la polémique des Césars. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

04 mars 2020, 16:00
Manifestation contre le cinéaste Roman Polanski devant la salle Pleyel, à Paris, où s’est tenue la cérémonie des Césars le vendredi 28 février.

Ce vendredi 28 février, Roman Polanski s’est vu attribuer le César de la meilleure réalisation pour son film «J’accuse». Outrée par ce choix, l’actrice Adèle Haenel quitta les lieux, vociférant sa colère et son indignation.

Écœurée, Florence Foresti prit également une décision forte en ne revenant pas sur scène pour clôturer les Césars. Il n’en fallait pas moins pour relancer une ancienne controverse: doit-on séparer l’artiste de la personne?

D’un côté, on retrouve des individus soutenant qu’il faut uniquement juger l’œuvre et non son auteur. A l’instar du philosophe Raphaël Enthoven, ce camp défend l’idée qu’une œuvre n’excuse pas son auteur, mais l’auteur, quoi qu’il ait fait, ne suffit pas à disqualifier son œuvre.

C’est donner davantage de valeur à l’œuvre d’un violeur qu’à ses actes impunis.

Je me situe de l’autre côté, celui où on remet en question la symbolique de primer Polanski. Que le film soit un chef-d’œuvre ou non, récompenser le réalisateur franco-polonais, c’est donner davantage de valeur à l’œuvre d’un violeur qu’à ses actes impunis.

On en a également marre des passe-droits dont bénéficieraient les artistes. Désormais, on réagit et on refuse que l’art soit encore une caution d’impunité. Comme le disait si bien l’humoriste Blanche Gardin aux Molières de 2017: «On ne dit pas d’un boulanger, que oui d’accord c’est vrai, il viole un peu des gosses dans le fournil, mais bon il fait une baguette extraordinaire.»

Par ailleurs, on semble oublier que l’homme et son histoire influencent l’œuvre qu’il produit. En effet, si Polanski n’avait pas fui la justice américaine en se réfugiant en France, qui sait la tournure que sa carrière aurait connue, et qui sait si ce film aurait vu le jour?

Finalement, j’adresse une question à toute personne défendant l’idée qu’il faut séparer l’artiste de l’homme: si Polanski avait violé votre fille de 13 ans, tiendriez-vous toujours le même raisonnement?

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