L’égalité des salaires entre femmes et hommes est ancrée dans la Constitution suisse depuis 1981, mais elle n’est toujours pas une réalité dans notre pays. Et même si des entreprises ont pris des mesures volontaires pour lutter contre les inégalités, le salaire des femmes reste en moyenne inférieur de près de 20 pourcent à celui des hommes, notamment parce qu’elles travaillent davantage à temps partiel et n’accèdent pas aux mêmes responsabilités.
Mais ces justifications ne suffisent pas: la différence salariale inexplicable et non liée à des facteurs objectifs reste de 7% dans notre pays.
Le Conseil des États vient de décider, après une volte-face remarquée, de fixer une obligation pour les entreprises qui comptent plus de 100 employées et employés d’analyser leur politique salariale tous les quatre ans. Un tout petit premier pas pour mettre fin à une injustice basée uniquement sur le sexe.
Notre Parlement se prononcera en juin sur un autre dossier qui concerne les entreprises: le respect des droits humains et de l’environnement dans leurs activités à l’étranger. Là aussi, nos autorités tergiversent. Le Conseil fédéral prône depuis des années des mesures volontaires. Et même si certaines entreprises ont modifié leurs pratiques, des scandales défraient régulièrement la chronique: recours au travail des enfants et au travail forcé, appropriation de terres par des expulsions, ou pollution des rivières par des déchets toxiques.
Dans ce domaine comme dans celui de l’égalité salariale, l’autorégulation des entreprises ne suffit plus. Au Parlement de fixer des règles contraignantes.