Souvent, les gens se demandent à quoi peut servir la philosophie à l’université. En fait, comme d’autres branches, la philosophie vise la connaissance du monde. Sauf qu’elle traite de questions bien particulières; celles où l’observation des faits ne suffit pas. Cela regroupe des questions telles que: qu’est-ce que la liberté? Selon quels principes doit-on redistribuer les richesses? Qu’est-ce que le temps? Peut-on punir une personne 40 ans après les faits? Est-elle toujours la même personne?
Pour répondre à ces questions d’une manière qui se rapproche le plus possible de la recherche scientifique, les philosophes adoptent différentes méthodes. Parmi elles, on trouve la clarté conceptuelle, la logique formelle, l’histoire des idées et les expériences de pensée.
Les expériences de pensée consistent à imaginer une situation fictive dans laquelle sont réunis les paramètres pertinents pour la question traitée. Certaines de ces situations s’approchent souvent de la science-fiction: on imagine la fusion ou la fission de personnes, des voyages dans le temps, un monde où personne ne pourrait dissimuler ses pensées, une planète jumelle, un cerveau dans une cuve, etc. L’objectif est toujours le même: imaginer une situation permettant de combler l’impossibilité de répondre aux questions par la seule observation.
La philosophie n’est pas une filière mystérieuse, inaccessible, formulée dans un langage ésotérique. Selon la formule d’un professeur: tout philosophe qui se réjouit du manque de clarté de son discours confond obscurité et profondeur.