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Point de vue de Jean-Pierre Palix: "Vandalismes à Neuchâtel"

L'économiste Jean-Pierre Palix revient sur deux sujets développés par "ArcInfo" en août dernier: des statues vandlisées et un projet immobilier "lacustre" à Neuchâtel. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

30 nov. 2018, 12:01
Deux élus socialistes proposent de bâtir dans la baie de l'Evole à Neuchâtel.

Permettez-moi de revenir sur deux sujets parus en pages 2 et 3 dans «ArcInfo» le 18 août dernier, deux actes simultanés d’ignorance et d’irrespect.

Page de droite, les trois bufflonnes de bronze de la rue de l’Hôpital nuitamment renversées par des inconnus, traités à juste titre dans l’article d’imbéciles et de vandales.

Page de gauche: la présentation par deux jeunes députés socialistes neuchâtelois de leur projet immobilier «lacustre» à construire dans la baie de l’Evole. Les lecteurs pouvaient juger de la chose grâce à un photomontage: deux grandes langues d’immeubles obstruant et défigurant une des plus belles baies du lac.

Depuis des siècles, cette demi-lune aux pieds de la ville est l’un des joyaux de Neuchâtel. Avec des  berges de lac peu construites et presque partout accessibles au public, les Neuchâtelois protègent un trésor unique en Suisse. Là est la vraie richesse de cette ville et de ce canton.

Mais nos deux politiciens ignorent ce qu’est un bien collectif. Ils rêvent d’attirer les contribuables aisés (dixit l’article) en bâtissant sur ce qu’ils estiment être une surface libre à la merci de n’importe quelle appropriation privée, quitte à s’arranger avec les lois fédérales sur les eaux et le territoire ainsi qu’avec les écologistes et autres empêcheurs de construire n’importe quoi, n’importe où. 

Quel irrespect pour le patrimoine, la faune, la flore et la population! Messieurs férus d’histoire (dixit l’article), laissez s’il vous plait la baie de l’Evole telle que la population neuchâteloise et ses hôtes, notamment les peintres et écrivains les plus renommés, l’ont toujours aimée et célébrée. Page de gauche, page de droite: le pire vandalisme n’était peut-être pas là où on le dénonçait.

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