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Point de vue de Jean-Pierre Palix: «L’hélicoptère à monnaie passe par le Val-de-Ruz»

«L’Allemand Silvio Gesell, citoyen des Hauts-Geneveys entre 1900 et 1920, a inventé la théorie dite «de la monnaie fondante», relève l’économiste Jean-Pierre Palix. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer sur des sujets d’actualité.

27 mai 2020, 16:00
L’idée serait plus efficace, lors de crises, de distribuer directement l’argent aux ménages.

Les crises de surproduction ont toujours été une des hantises du capitalisme. Durant les dépressions récurrentes des débuts du 20e siècle, pour résorber le chômage de masse et écouler une production qui ne trouvait plus de débouchés, l’Allemand Silvio Gesell, citoyen des Hauts-Geneveys entre 1900 et 1920, a inventé la théorie dite «de la monnaie fondante».

Dans celle-ci la monnaie perd progressivement de sa valeur au fil du temps. Imaginez des salaires versés sous forme de billets de 100 francs ne valant plus, par estampillage obligatoire chaque trimestre, que 98 francs. Puis plus que 96, 94, 92 etc.

Une plaque commémorative est dédiée à Silvio Gesell à proximité de la route de la Vue-des-Alpes.

Finie l’épargne dissimulée sous le matelas! Il faudrait faire circuler son argent au plus vite. Ce coup de fouet à une consommation anémique permettrait alors de faire repartir l’activité économique et de retrouver les emplois perdus. Une plaque commémorative est dédiée à Silvio Gesell à proximité de la route de la Vue-des-Alpes.

Apparue aux Etats-Unis à la fin des années 1960, la notion d’«helicopter money» repose sur l’idée qu’il serait plus efficace, lors de crises, de distribuer directement de l’argent aux ménages plutôt que de financer des entreprises en panne de production et d’investissement. Des billets de banque qui «tombent du ciel» pour sauver l’économie moribonde de 2020, voilà apparemment une perspective autrement plus séduisante que celle de voir son argent fondre comme neige au soleil.

Où se cache le lézard? Pour éviter que les sommes créées par les banques centrales ne soient thésaurisées par des citoyens fourmis plutôt que cigales, les gouvernements contraindraient à la dépense en faisant «fondre» l’épargne par le biais de taux d’intérêt négatifs et/ou d’impôts sur la fortune. On rejoint ainsi les thèses du gentleman-farmer des Hauts-Geneveys sur lequel Keynes écrit: «L’avenir aura plus à tirer de la pensée de Gesell que de la pensée de Marx.»

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