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Point de vue de Jean-Pierre Palix: «Décroissance et démographie»

Sortir du patriarcat pour permettre la décroissance démographique, c’est que propose l’économiste Jean-Pierre Palix. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer sur des sujets d’actualité.

07 sept. 2020, 14:00
«Les plus récentes prévisions démographiques prédisent un apogée de la population mondiale à près de 10 milliards de personnes pour le milieu du 21e siècle», écrit l’économiste Jean-Pierre Palix.

Les plus récentes prévisions démographiques prédisent un apogée de la population mondiale à près de 10 milliards de personnes pour le milieu du 21e siècle, puis un déclin aux environs de 8,5 milliards en 2100. Ce retournement de la courbe est une bonne nouvelle. Rappelons que la population mondiale était de 2,5 milliards en 1950 et de 6,2 milliards en 2000.

Si le pic de population est surmonté, dans moins de deux générations décroissance économique et décroissance démographique pourraient aller de pair sans pour autant que l’humanité retourne à l’âge de pierre. A l’évidence, à défaut de pouvoir réduire significativement la consommation de chaque individu, la solution au pillage des ressources de la planète passe par une réduction du nombre des consommateurs.

Or depuis longtemps les femmes de tous les continents ne placent plus leur idéal de vie dans des naissances à répétition.

Admettre la nécessité d’une décroissance démographique et en tirer toutes les conséquences reste cependant encore un sujet tabou.
Si l’Europe et une partie de l’Asie (Chine, Japon) subiront l’essentiel de la diminution, jusqu’au tournant du siècle le Pakistan, l’Indonésie et l’Inde continueront leur croissance. L’Afrique subsaharienne devrait pour sa part voir sa population tripler.

Pour favoriser davantage la tendance spontanée à une diminution de la natalité, même les études les plus «pointues» ressassent malheureusement toujours la même recommandation: l’éducation des filles. Or, depuis longtemps, les femmes de tous les continents ne placent plus leur idéal de vie dans des naissances à répétition. Il faut inverser le fardeau des responsabilités: ce sont les hommes qu’il convient d’éduquer. Il faut sortir partout du patriarcat, changer les structures et les mentalités archaïques, donner enfin réellement aux femmes le droit de disposer d’elles-mêmes.

Peut-être sera-t-il alors possible de repousser dans le temps la prédiction du naturaliste Théodore Monod: «L’homme risque de disparaître. Après tout, la nature existait avant l’homme, elle existera après. Elle ne se plaindra pas d’être débarrassée de ses bourreaux.»

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