C’est en standing-ovation qu’a été accueilli le spectacle «Nous, l’Europe!» au Festival d’Avignon de cet été. Ce spectacle phare interroge les Européens sur leurs origines, leur appartenance et leur avenir. Il condamne l’Europe des Empires qui a conduit, avec Napoléon, aux ravages que l’on sait. Il fustige l’Europe des nations, qui aura conduit aux horreurs de la Guerre de 1914 et aux camps de concentration de 1939.
Il condamne enfin les détricoteurs de l’Europe actuelle, ceux de Budapest, de Varsovie et de Rome. «Y a-t-il ici quelqu’un ici qui soit pour la peine de mort? Il ne trouvera pas place en Europe!», a-t-il été proclamé dans la nuit d’Avignon.
Très rares auront été les productions artistiques avec l’Europe pour promotion.
Avec Macron, leader européen désormais, l’heure est venue que s’affichent les valeurs et les succès de l’Europe. C’est l’heure de l’Europe, affirme Laurent Gaudé, écrivain et auteur du spectacle, Prix Goncourt 2004, et dont la production théâtrale est assurée par une vingtaine de théâtres de toute l’Europe.
Depuis l’appel à l’Europe de Victor Hugo, très rares auront été les productions artistiques avec l’Europe pour promotion. L’événement créé en Avignon cet été fait donc date. Sera-t-il en mesure d’exercer un impact sur l’opinion? Sera-t-il en mesure d’influencer le débat européen? L’Europe va-t-elle se réveiller avec cet appel? Ce n’est pas exclu, se disait-il dans les travées d’Avignon, à l’issue du spectacle.
Hymne à l’Europe, cri pour l’Europe, l’épopée «Nous l’Europe!» sera jouée dans plusieurs villes européennes. Avec une escale suisse, la seule, à Neuchâtel.
«Nous, l’Europe!» Laurent Gaudé, Actes Sud; spectacle à Neuchâtel, théâtre du Passage, les 23 et 24 janvier 2020.