Au revoir, les Britanniques! On vous aimait bien. On vous aimait pour votre conservatisme désuet, pour votre humour décalé, pour votre football spectaculaire, pour votre héroïsme de 1940, pour vos Beatles.
C’est une partie de nous-mêmes qui s’en va avec le Brexit. C’est une partie de la diversité de l’Europe qui s’effrite avec vous et nous vous regrettons déjà. Mais Churchill nous a appris qu’entre le grand large et le Channel, l’Angleterre toujours choisira le grand large. L’Angleterre est avant tout une île fière de son insularité. England first est un principe.
Au risque de sa survie, l’Europe devra donc bientôt changer son modèle.
Quant à l’Europe, elle fut une aventure douloureuse pour tout le monde. Vous avez trop souvent apposé votre veto aux décisions européennes. Sans cesse, vous avez fissuré l’Europe de progrès qui avaient peine à s’exercer avec un membre qui bloquait les décisions. Piégée par votre veto, l’Europe s’est trouvée dans l’impossibilité de dérouler ses plans, au point que l’opinion européenne s’est mise à douter d’elle.
Au risque de sa survie, l’Europe devra donc bientôt changer son modèle de fonctionnement au profit d’une Europe à deux vitesses, celle de progressistes qui ambitionnent une Europe forte face aux Etats-Unis, à la Chine, à la Russie, au Brésil, dont les volontés belliqueuses montent en puissance. Et celle des Eurosceptiques qui ne se sentent pas encore appelés à jouer un tel rôle pionnier.
Les Britanniques seront donc sécessionnistes le 31 janvier. «Qu’ils s’en aillent, l’Europe s’en portera mieux», dit-on à Bruxelles. Bye, Great Britain! On vous aimait bien.