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Point de vue de Hans-Peter Renk: «De Bonaparte et du drapeau de la République helvétique»

Niklaus Franz von Bachmann, commandant des troupes suisses au service de l’Autriche et de l’Angleterre (en 1800), est à l’origine de l’actuel drapeau suisse, rappelle le militant altermondialiste Hans-Peter Renk. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

13 mars 2019, 14:00
L'idée du drapeau actuel de la Suisse date du début du 19e siècle.

Selon un «expert» du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), «lors de l’établissement de la République helvétique (1798-1803), Napoléon Bonaparte a tenté d’imposer à la Suisse un drapeau tricolore vert, rouge et jaune» (notre édition du vendredi 15 février).

Une affirmation erronée, car: l’Assemblée nationale de la République helvétique a adopté la Constitution et les couleurs nationales, à Aarau, le 12 avril 1798: à cette époque, Bonaparte préparait l’expédition d’Egypte. Ne détenant pas le pouvoir politique (son coup d’Etat du 18 Brumaire an IX correspond au 9 novembre 1799), il n’a joué aucun rôle dans le choix du drapeau de l’Helvétique; l’emblème actuel, d’abord utilisé à l’Ecole d’officiers de Thoune, fut officialisé en 1840. Mais son créateur, Niklaus Franz von Bachmann, commandant des troupes suisses au service de l’Autriche et de l’Angleterre (en 1800), était le chef militaire de la contre-révolution «fédéraliste», contre la République helvétique (été 1802).

Les «experts» du DFAE devraient étudier l’article de l’historien bernois Alfred Rufer sur la République helvétique, dans le «Dictionnaire historique et biographique de la Suisse», t. 4 (1926). Ou l’ouvrage du socialiste Robert Grimm, «Geschichte der Schweiz in ihren Klassenkämpfen» (1920). Celui-ci «présente en effet la Suisse moderne comme l’aboutissement d’un développement logique et progressif, dont les étapes décisives sont la Révolution helvétique, les mouvements libéraux de 1830 et la fondation de l’Etat fédéral» (Hans-Ulrich Jost).

Rien à voir, donc, avec «la Suisse éternelle, de 1291 à nos jours».

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