En condamnant à d’importantes peines de prison neuf dirigeants catalans, les juges du Tribunal suprême espagnol pensaient donner un coup d’arrêt – voire le coup de grâce – au mouvement indépendantiste. Les «marches de la liberté», le 18 octobre 2019 (qui regroupaient 750’000 personnes, convergeant sur Barcelone), démontrent le contraire.
Pourquoi la classe politique et les médias espagnols – de l’extrême droite néofranquiste au Parti socialiste ouvrier espagnol (déprolétarisé et dérépublicanisé depuis des décennies) – font-ils preuve d’une telle hargne contre l’indépendantisme catalan? C’est que celui-ci conteste ouvertement le système monarchique instauré après la mort du dictateur Francisco Franco.
L’indépendantisme catalan, lui, n’a que faire de pareilles fioritures.
En effet, le 1er octobre 2017, la question posée aux citoyen-ne-s de la Catalogne préconisait l’instauration d’un Etat catalan indépendant «sous la forme d’une république».
Question «sacrilège»? Sous d’autres cieux, on sait qu’Alex Salmond (dirigeant du Scottish National Party) envisageait de conserver la reine Elisabeth II comme chef d’Etat d’une Ecosse indépendante. L’indépendantisme catalan, lui, n’a que faire de pareilles fioritures.
En d’autres temps, Edouard Vaillant, membre de la Commune de Paris (1871), avait écrit ce qui suit: «Aux corrompus qui se plaisent dans la pourriture monarchique, aux intrigants qui en vivent, s’unit le groupe des niais sentimentaux» («La question des princes et la Commune», Journal officiel de la République française, n° 87, 28.3.1871).
A quelle catégorie correspond l’actuel premier ministre espagnol? Pedro Sánchez peut opter…