«Tout le malheur des hommes est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre», écrit Pascal. L’usage des réseaux sociaux, de même que nos signes de bon voisinage, d’une fenêtre ou d’un balcon à l’autre, ont sans doute rendu plus supportable notre confinement.
N’invalident-ils pas déjà les paroles du philosophe?
Cependant qui dit réseau social dit lien social et certains n’en ont pas ou peu. Il n’est pas donné à tous de savoir rester positifs, comme Shakespeare, en quarantaine, et composant «Le Roi Lear» lors de l’épidémie de 1606.
Ils ont fait le choix, pour mieux supporter leur isolement, de s’habiller comme s’ils vaquaient à leurs affaires extérieures.
Comment réagir si l’on n’est ni dramaturge et si l’on n’a ni proches, ni amis? Il y a des lustres, Coco Chanel recommanda à une femme seule, vivant confinée, de porter des vêtements comme si elle se rendait à son travail ou recevait des visites. Cela lui réussit.
Récemment le «New York Times» rapportait des témoignages d’habitants de la mégapole devenue ville fantôme! Qu’ils soient en télétravail ou sans emploi, ils ont fait le choix, pour mieux supporter leur isolement, de s’habiller comme s’ils vaquaient à leurs affaires extérieures.
La pandémie sera vaincue par nos comportements protecteurs, par la science et par le Temps, qui devrait toujours s’écrire avec une majuscule car il demeure le plus grand des médecins.
Le déconfinement complet n’est pas pour demain et il en obligera encore beaucoup à vivre et à travailler chez eux. Aussi, continuer à se vêtir comme au temps proche de nos activités dans la cité, n’est-ce pas faire un pied de nez au roi Covid-19!
Si «l’habit ne fait pas le moine», ne participe-t-il pas, lui aussi, de la dignité humaine?