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Point de vue de François Berger: «Le droit de blasphémer: revendication franco-française?»

«La laïcité à la française serait-elle à ce point repliée sur elle-même que toute référence autre que républicaine n’aurait pas sa place dans le débat public?», interroge François Berger, écrivain, éditeur et membre de la Société européenne de culture. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer sur des sujets d’actualité.

03 nov. 2020, 14:00
Le président français Emmanuel Macron, caricaturé en diable par des manifestants turcs... "Et nous, que ferions-nous si l’on blasphémait contre nos valeurs?", interroge François Berger.

Les caricatures publiées par «Charlie Hebdo» ont fait couler beaucoup de sang et d’encre. Le président Macron défend farouchement le droit à la liberté d’expression incluant celle de blasphémer. Les Lumières, certes, mais n’oublions pas Descartes: «Je pense, donc je suis», auquel un autre grand philosophe, Heidegger, a donné une dynamique: «Etre un homme signifie parler».

La publication de ces caricatures particulièrement vulgaires ne fait pas l’unanimité en France. Un récent sondage indiquait que moins de 60% des Français les approuvent. Elles sont très critiquées partout, en particulier dans les pays anglo-saxons.

Et nous, que ferions-nous si l’on blasphémait contre nos valeurs?

Les drames survenus n’étaient-ils pas prévisibles? Personne n’a oublié le massacre de 2015 contre «Charlie Hebdo». Des fanatiques, des égarés de l’islam, ont commis ces meurtres. Cependant, c’est l’ensemble du monde musulman qui rejette vivement le discours de Macron brandissant le drapeau de la liberté d’expression aujourd’hui maculé de rouge! Les adeptes du Prophète sont atteints dans leur foi et le crient. Erdogan, à la poursuite du leadership des communautés islamiques, sait habilement en profiter.

Et nous, que ferions-nous si l’on blasphémait contre nos valeurs? Serions-nous devenus si lâches après tant d’années d’un politiquement correct créant des eunuques de la pensée critique?

Ce n’est pas en manipulant le droit au blasphème que ses parangons autoproclamés parviendront à faire respecter leurs valeurs à ceux qui en ont d’autres. Ont-ils oublié ces sages paroles de l’apôtre: «Tout est permis, mais tout n’édifie pas». (1 Corinthiens 10.23).

La laïcité à la française serait-elle à ce point repliée sur elle-même que toute référence autre que républicaine n’aurait pas sa place dans le débat public?

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