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Point de vue de Claude-Alain Kleiner: «La famille d’abord!»

«Rares sont celles qui possèdent forces et compétences à accueillir un enfant en difficulté éducative.» Le pédagogue Claude-Alain Kleiner évoque ici les familles d’accueil. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

27 sept. 2019, 16:00
Les enfants en difficulté éducative seront davantage pris en charge par des familles d'accueil et moins par les professionnels du canton de Neuchâtel.

On connaissait le manque de conscience du monde politique à l’égard de l’instruction et de son rôle majeur dans la construction d’une société plus juste. On découvre, avec effroi, que l’éducation, autre face de l’école, ne l’intéresse pas davantage. Pour preuve, l’intention du Conseil d’Etat de réduire le nombre d’enfants en foyer, privilégiant leur placement en familles d’accueil. Devant une telle absence de vision sociétale, on ne peut plus parler de simple erreur mais bien plutôt de faute grave.

Opter pour les familles d’accueil, pour des raisons apparemment financières, témoigne d’une méconnaissance des difficultés liées à cette problématique éducative, et inflige, dans le même temps, un véritable camouflet aux professionnels de l’éducation. Tout cela, sans aucune garantie de dénicher les familles d’accueil! Entre les quelques-unes, appâtées par la manne financière et les quelques autres, transcendées par la béatitude des bons sentiments, rares sont celles qui possèdent forces et compétences à accueillir un enfant en difficulté éducative.

Il est des économies dont on paie parfois des intérêts bien plus élevés!

Car il est indispensable de dire combien la mission est difficile. Nombre de familles s’y sont risquées, à temps partiel, avec davantage d’heurs que de bonheur, vite confrontées à de multiples conflits de loyauté et autres gros soucis à gérer, au quotidien, de jour comme de nuit!

Parmi les axes choisis, le Conseil d’Etat évoque le soutien à la parentalité «qui vise à soutenir les familles dès la naissance d’un enfant, voire avant, afin de renforcer leurs compétences parentales», au travers de mesures ambulatoires, citant le foyer et l’institutionnalisation comme ultime recours. Ce sont là les deux uniques voies possibles! 

Avec l’âge, parcours de vie oblige, beaucoup de certitudes s’effacent au profit de convictions. Une demeure cependant: même éclatées, cabossées, voire délétères, les familles génétiques possèdent toujours des ressources. Il est donc primordial de spéculer sur celles-ci, autorisant ainsi ces enfants à vivre dans leurs milieux familiaux. Avec l’accompagnement ambulatoire rigoureux des professionnels de l’éducation voire un placement temporaire en milieu ouvert, dans les situations extrêmes.

Il est des économies dont on paie parfois des intérêts bien plus élevés!

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