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Point de vue de Claude-Alain Kleiner: «Ecole: la lutte des classes?»

Retrouvez le point de vue des invités de la rédaction. Ces personnalités locales s’expriment sur les sujets les plus divers en lien avec l’actualité. Aujourd'hui, Claude-Alain Kleiner, pédagogue, s’exprime sur les élèves en difficulté à l’école.

05 févr. 2018, 12:00
L'Ecole devrait engager davantage d'enseignants, selon le pédagogue Claude-Alain Kleiner.

Ainsi, à en croire les chiffres, le nombre de classes «spéciales» ne cesse d’augmenter. En cause, les élèves «bep» – besoins éducatifs particuliers – en forte augmentation, que l’on écarte des classes pour les grouper en banlieue scolaire. Piège centrifugeur, contraire à tout esprit républicain. Tout cela malgré une adhésion certes tardive – janvier 2013 - à l’Accord intercantonal sur la pédagogie spécialisée. Depuis lors, le canton en a tellement peu fait qu’il met le corps enseignant en grande difficulté car dans l’impossibilité de gérer les apprentissages et les comportements des élèves.

Il n’est de politique scolaire sans projet de société! Dans l’histoire des démocraties, de tout temps, l’Ecole a adossé son action pédagogique à la construction d’un monde «meilleur». Platon, Aristote, Montaigne et Condorcet ont œuvré dans cette perspective. Plus tard, Jules Ferry en France, Numa Droz à Neuchâtel, ont gravé ces principes dans le marbre de la Constitution, décrétant l’instruction comme un droit, plaçant l’école sur un socle égalitariste, façonnant la nation et le citoyen. Victor Hugo de résumer: «L’école publique, laïque et obligatoire est une des conditions à la démocratie: de la liberté individuelle et sociale.»

Ce fameux «vivre ensemble», il s’agit de le mettre en œuvre. Partout et en tout temps, à l’Ecole d’abord. Il y a donc, aujourd’hui, un côté tragique à voir l’école publique démantelée par une «droite» qui ne s’y intéresse pas et par une gauche qui s’y intéresse mal. Ainsi, plutôt que créer des classes «ghettos» à tout va, ce sont des enseignants qu’il faut engager. Plus de maîtres que de classes, afin d’accompagner les élèves les plus fragiles et difficiles, afin de les maintenir au sein de leurs classes. 

Pour faire rempart au communautarisme et à l’exclusion? L’intégration à tout et à n’importe quel prix!

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