L’égalité ne se décrète pas, elle se pratique. Mieux, elle se vit, dès lors qu’elle résulte d’une attitude, d’une posture, d’une philosophie. Hélas, aujourd’hui, elle est encore un combat…
Animés d’une même volonté, les bureaux de l’égalité de Suisse romande ont récemment publié un outil à l’attention du corps enseignant, support didactique traitant de l’égalité, en lien étroit avec le plan d’études romand. Comme pour démontrer que la lutte continue...
Car la réalité résiste, confirmant ainsi le propos de Proust: «Jamais les faits ne pénètrent les croyances!» Pour preuve, le bel espoir suscité par le Parlement neuchâtelois accordant un «congé paternité» de vingt jours aux fonctionnaires cantonaux, rapidement terni par le refus de la parité proposée par Raphaël Comte, par les parlementaires fédéraux.
Toutefois, on progresse. A l’évocation du propos d’Edouard Quartier-la-Tente, conseiller d’Etat neuchâtelois, devant le Congrès d’enseignants en 1904, on observe que la situation évolue: «En revanche, l’école doit aussi tenir compte du fait que la plupart des jeunes filles seront appelées à tenir un ménage et à élever une famille. Il y a un point sur lequel nous sommes tous d’accord, c’est que notre école populaire doit former de plus en plus de citoyens libres et de bonnes femmes de ménage!»
Nul besoin d’inventorier les gains potentiels à défendre la parité d’autant que, selon Jean-Louis Servan-Schreiber, «le féminisme est un humanisme!» Pourtant, une majorité masculine de «politiques» semble encore nier cette évidence. Peut-être par crainte d’être minorisés au plan intellectuel! Ou, plus crûment, par peur de se voir mettre la main aux fesses dans la salle des pas perdus! En dépit de la mixité scolaire et de la féminisation du corps enseignant. Aveu de faiblesse de l’école?