Le monde ne tourne pas autour de nous. C’est difficile à admettre et pourtant… Il y a plus de 500 ans, l’astronome polonais Copernic a dit aux vieilles barbes qui s’autoproclamaient centre de l’univers: non, vous n’avez pas raison! A partir de là, il a fallu plusieurs siècles de bataille de savants pour pourfendre l’obscurantisme autocentré et se découvrir minuscules dans un univers infini.
Il y a un délit universel de vanité qui consiste à produire aveuglément un discours centré sur soi
La résistance mentale fondée sur la certitude d’être le centre du monde a la dent dure! Dans ce débat, la science a eu son dernier mot. Par contre, dans le domaine de la communication, le nombrilisme n’a pas encore été définitivement désavoué. Il y a un délit universel de vanité qui consiste à produire aveuglément un discours centré sur soi.
Ainsi, les commerciaux déploient des trésors d’imagination pour faire l’apologie de leur produit ou service avant même de s’être interrogés sur les réels besoins de leurs clients. Autre démarche à l’envers du bon sens, pour faire campagne, les politiques s’autoglorifient et s’épanchent sur leur propre parcours dans l’espoir de convaincre un électeur qui préférerait qu’ils s’intéressent à lui…
La logique de communication ne part pas de soi, mais de l’autre. Qui il est, ce qu’il cherche, ce qu’il comprend. Le centre de toute communication, c’est l’interlocuteur: le citoyen, l’ami, l’enfant, le client, l’employé, le collègue, le lecteur, l’utilisateur.
Il n’est jamais trop tard pour effectuer sa révolution copernicienne; quand on souhaite faire passer un message, il y a tout à gagner à renverser sa représentation du monde.