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Point de vue d’Yves Sandoz: «Mieux soutenir les jeunes parents»

«Il est stupide d’économiser et indispensable d’investir dans les structures de soutien aux jeunes parents et à la petite enfance», constate Yves Sandoz, professeur honoraire de droit international humanitaire. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

06 janv. 2020, 12:00
Les structures d’accueil pour la petite enfance sont encore loin d’être suffisantes, selon Yves Sandoz.

Le nombre des naissances en Suisse est inférieur à celui des décès et ni le fait que ce déficit soit actuellement compensé par l’immigration ni le problème majeur de la surpopulation mondiale ne sauraient être des prétextes pour ne pas mieux entourer les jeunes parents.

L’opération Cœur à cœur de la Chaîne du bonheur, qui a suscité un bel élan de solidarité en Suisse romande, a rappelé et illustré la souffrance des enfants maltraités ou laissés à eux-mêmes et une analyse récemment relayée par «Le Matin Dimanche» met le doigt sur l’importance cruciale de la toute petite enfance pour la santé et le développement d’une personne. Elle démontre aussi les coûts futurs de cette maltraitance dans les domaines de la santé, des services sociaux et de la criminalité.

On ne saurait rendre l’Etat responsable de tout. Mais fait-il au moins ce qui est de son ressort?

Certes, on ne saurait rendre l’Etat responsable de tout. Mais fait-il au moins ce qui est de son ressort? Outre l’archaïque pénalisation fiscale des couples mariés et les réticences que rencontre l’octroi d’un congé parental digne de ce nom, on constate que les jeunes parents «galèrent» pour trouver une place dans une crèche et plus encore dans une structure parascolaire qui assure la garde des jeunes enfants, alors que l’on augmente les effectifs des petites classes, affaiblissant la possibilité d’encadrer les élèves en difficulté.

L’on est donc encore loin d’être adapté à la réalité de notre société, avec les couples qui travaillent et ne peuvent pas tous s’appuyer sur leurs propres parents et le nombre croissant de familles monoparentales. Sans parler des obstacles à leur carrière encore souvent rencontrés par les mères de jeunes enfants.

Il est donc stupide d’économiser et indispensable d’investir dans les structures de soutien aux jeunes parents et à la petite enfance. C’est d’abord un devoir moral dans notre pays riche. Mais c’est en sus économiquement rentable, notamment au niveau suisse pour le financement de l’AVS et, dans notre canton, pour retenir ou attirer les jeunes couples.

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