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Point de vue d’Yves Sandoz: «La 'menace' de l’Europe?»

«Faut-il donc rappeler que l’Union européenne est notre meilleure protection contre le retour d’horreurs comme celles commises lors de la Seconde Guerre mondiale à nos frontières?», interroge Yves Sandoz, professeur honoraire de droit international humanitaire. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

04 avr. 2019, 12:00
Les négociations entre la Suisse et l'Europe ont duré quatre ans.

A partir d’un thème musical, Bach a composé ses fameuses 30 Variations Goldberg. Le thème politique, sur lequel le plus grand parti de Suisse brode lui aussi de multiples variations, est celui de la menace que l’Union européenne (UE) ferait peser sur la souveraineté de la Suisse.

Les dernières en date de ces variations sont le projet d’accord institutionnel avec l’Union européenne et la révision de la loi sur les armes. Pour l’un et l’autre, l’UDC dénonce avec véhémence le «diktat» de l’UE. On ne doit pas laisser passer cet abus de langage.

Le projet d’accord institutionnel a fait l’objet de négociations aussi longues que la Première Guerre mondiale, de 2014 à 2018, et c’est la Suisse qui remet en question le résultat de celles-ci, alors que la Commission européenne a réussi l’exploit de le faire approuver par les 27 Etats membres de l’Union.

 

Faut-il donc rappeler que l’Union européenne est notre meilleure protection contre le retour d’horreurs?

Quant à la réglementation sur les armes, qui fait partie de normes destinées à lutter contre le terrorisme applicables dans tout l’Espace Schengen/Dublin, la Suisse a même obtenu de nombreuses dérogations pour ses fiers tireurs. Il est donc plus qu’abusif dans ces deux cas de parler de «diktat» de l’UE, et c’est au contraire celle-ci qui pourrait reprocher son arrogance à la Suisse.

Dans la même ligne, une jeune adhérente à l’UDC, dont je salue par ailleurs un certain courage, a expliqué à la radio que la principale motivation de son entrée en politique était de «protéger la Suisse contre l’Union européenne». Sans tomber dans la condescendance, faut-il donc rappeler que l’UE est notre meilleure protection contre le retour d’horreurs comme celles commises lors de Seconde Guerre mondiale à nos frontières?

Les musicologues ne se lassent pas d’écouter les Variations Goldberg mais, fort heureusement, la fatigue semble gagner le peuple suisse face aux variations sans fin de l’UDC sur l’Europe. Il est vrai qu’elles sont, est-il besoin de le souligner, moins harmonieuses.

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