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Point de vue d’Yves Sandoz: «Des paroles et non des actes»

Yves Sandoz, professeur honoraire de droit international humanitaire, évoque la violence policière en France. Comme d’autres personnalités locales, il est invité à s’exprimer sur des sujets d’actualité.

22 déc. 2020, 14:00
"Un tel dialogue semble devenu impossible en France, où l’on doit subir les vitupérations des Le Pen, Mélenchon et autres politiciens qui ne veulent surtout pas que tout aille bien pour conserver leurs électeurs", explique Yves Sandoz.

«Res non verba»: des actes et non des paroles. Quel politicien n’a pas utilisé un jour cette fameuse formule latine pour dénoncer l’immobilisme de ses opposants? N’est-ce pas pourtant le contraire que devrait nous inspirer ce qui se passe en France avec la violence de casseurs et celle de la police?

Vu de notre confortable pays, il paraît évident qu’il y a un double problème.

Celui, d’abord, de vauriens cagoulés qui s’infiltrent dans des manifestations et cassent tout ce qu’ils ont sous la main, et surtout du flic s’ils le peuvent. Outre le danger et le stress engendrés par leurs interventions, des policiers se font insulter sur les réseaux sociaux, leur identité est dévoilée et ils reçoivent des menaces, parfois de mort, touchant même à leur famille. Il y a donc un souci légitime de bloquer des images qui sont souvent utilisées de manière tronquée pour les diaboliser.

Il faut les protéger autant contre les violences qui les visent que contre les abus d’une minorité de leurs collègues

Le second problème est celui du racisme au sein de la police et des violences gratuites commises par certains de ses membres. Il s’agit là de se donner les moyens de dévoiler et punir ces abus intolérables par des enquêtes indépendantes sérieuses pour éviter le soupçon, avéré ou non, de complaisance qui court sur les enquêtes internes.

Personne ne peut nier ces problèmes, et les policiers ont intérêt à ce que les deux soient résolus: Il faut les protéger autant contre les violences qui les visent que contre les abus d’une minorité de leurs collègues, qui détruisent leur image dans la population et compromettent leur action.

Il s’agit donc de trouver un équilibre entre deux exigences apparemment contradictoires mais justes toutes les deux, et cela ne peut se faire que si l’on accepte de dialoguer, de se parler, vraiment. «Verba, non res»: le dialogue plutôt que la violence. Mais un tel dialogue semble devenu impossible en France, où l’on doit subir les vitupérations des Le Pen, Mélenchon et autres politiciens qui ne veulent surtout pas que tout aille bien pour conserver leurs électeurs.

Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, disait Hamlet: pas seulement là!

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