De quoi ont-elles peur... ces femmes, Catherine Deneuve en tête, signant dans «Le Monde» une tribune contre les féministes? Dès que l’on assiste à un mouvement d’émancipation des femmes, il se trouve de bonnes âmes (féminines trop souvent) pour dire que, cette fois, ça va trop loin… Toute l’histoire du féminisme est là, entre celles qui ne veulent pas heurter et risquer de froisser les hommes et celles qui disent que «ça suffit!». Que craignent ces femmes qui choisissent le camp des «gentilles filles»? Qui a dit que revendiquer sa liberté de femme, son droit à ne pas être harcelée dans un train ou siffler dans la rue comme un chien signifiait «haine des hommes»? Combien de fois devrais-je encore voir des jeunes femmes faire la moue lorsque l’on articule le mot féminisme, entendre le fameux «je ne suis pas féministe, mais…», ou pire «je suis pour l’égalité, mais pas pour le féminisme…». (Hein? Je ne vois pas bien la différence…)
Et quand on me dira «les femmes sont les pires!», je devrai redoubler d’efforts pour convaincre que c’est sans doute un biais de perception, parce qu’on attend davantage de solidarité entre femmes…. Merci Mesdames! Mais enfin de quoi avez-vous peur? Etes-vous victimes du syndrome des dominé-e-s: seules les valeurs du dominant comptent et vous craignez de ne plus être «aimables», désirables, séduisantes, parce que sans ce «Reflet dans un œil d’homme» pour paraphraser un titre de Nancy Huston, vous n’existez plus? Les temps changent, ne vous en déplaise, et je vous rassure: le féminisme n’a jamais nui à la séduction. Je le sais, mes filles le savent, mais il est peut-être un peu tard pour vous...