L’annonce du classement du canton de Neuchâtel en matière de taux de redoublement, reflet de l’échec scolaire, ouvre à nouveau les portes à toutes sortes de propositions pour lutter contre les difficultés scolaires des élèves. Chacun y va de sa recette. «Le redoublement est absolument inutile», nous dit le pédagogue Claude-Alain Kleiner dans «ArcInfo», qui incrimine notamment «le manque chronique de moyens accordés au soutien pédagogique».

S’il ne faut pas confondre le thermomètre (taux de redoublement) avec la maladie (échec scolaire), il ne faut pas non plus juger de l’efficacité du remède (redoublement) sans prendre en compte les causes de la maladie (échec scolaire). Une fièvre sur pneumonie bactérienne sera très bien traitée par un antibiotique, tandis que le même antibiotique sera «absolument inutile» en cas de fièvre sur pneumonie virale!

Autrement dit, devant toute problématique, pédagogique ou médicale par exemple, il faut procéder à un travail de réflexion généalogique: quelle est la cause du problème, en l’occurrence de l’échec scolaire?

La première chose à faire devant tout élève, c’est de s’intéresser à son sommeil

On sait que les causes potentielles d’un tel échec sont multiples, allant des troubles «dys» aux pathologies psychiatriques, en passant par les difficultés sociales ou familiales (décès d’un proche, divorce des parents), sans être exhaustif.

Mais nous vivons au 21e siècle, il serait temps par conséquent de se mettre à l’heure de l’époque contemporaine. En ce siècle numérique à l’envi, la première chose à faire devant tout élève, devant tout enfant en échec scolaire, c’est de s’intéresser à son sommeil.

Les données des recherches médicales sont nombreuses et sans appel: le manque chronique de sommeil concerne aujourd’hui de plus en plus de jeunes et compromet dramatiquement leurs aptitudes aux apprentissages (difficultés à se concentrer et à mémoriser, troubles de l’humeur).

À titre d’exemple, cette toute récente expérience mise sur pied par le CIRS (Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil) du Chuv au gymnase de Renens. Expérience en 2 parties. Semaine 1, les jeunes conservent leurs habitudes de sommeil. Semaine 2, ils changent leurs habitudes: arrêtent smartphone et écrans deux heures avant le coucher. Résultats: ils s’endorment deux heures plus tôt, dorment plus et mieux, se déclarent moins fatigués, plus attentifs, avec une bien meilleure mémoire. Et des espaces se sont ouverts pour la lecture, le dessin, la musique…

En cas d’échec scolaire, les parents dépensent parfois de grandes sommes en répétiteurs ou demandent de la Ritaline au pédiatre, les enseignants suggèrent du soutien pédagogique. Pourtant, la première chose à faire serait de regarder combien d’heures l’enfant ou l’adolescent dort et d’essayer d’augmenter un peu son sommeil. On le sait, une telle stratégie développe des effets très positifs sur la mémoire, l’attention et les résultats scolaires.

Mauvaise balance pédagogique

Le pédagogue Claude-Alain Kleiner s’interroge sur la pertinence de la fermeture des écoles.