«Le fossé se creuse entre le Haut et le Bas»

La Constitution neuchâteloise, à son article 5, affirme clairement que l’Etat doit veiller à l’équilibre entre les régions. A l’article 93, il est dit que la loi institue une péréquation financière qui atténue l’inégalité des capacités financières des communes. Le Conseil d’Etat vient d’annoncer qu’il allait créer deux importants pôles administratifs à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel. Cela règle la question de la répartition des emplois mais pas celle des habitants et des contribuables.

Année après année, les villes des Montagnes neuchâteloises se dépeuplent. La Chaux-de-Fonds a passé de 44 000 à 37 000 habitants, alors que Le Locle, qui a compté plus de 15 000 habitants en 1968, a passé sous la barre des 10 000 habitants. Plus de la moitié des emplois de ces villes sont occupés par des pendulaires et des frontaliers. C’est dire que les rentrées fiscales sont modestes. Par ailleurs, compte tenu de leur altitude, elles doivent faire face à des dépenses importantes (déneigement par exemple) qui sont épargnées au littoral.

Il faut espérer que le gouvernement appliquera scrupuleusement l’esprit de la Constitution neuchâteloise.

Le canton reçoit chaque année plus de 20 millions de francs à titre de compensation des charges excessives dues à la part de la population résidante permanente habitant à plus de 800 mètres d’altitude et n’en distribue qu’une infime partie aux communes concernées. Une initiative demande une plus juste répartition de cette péréquation fédérale. Il faut espérer que le gouvernement, composé majoritairement de membres provenant des Montagnes et du Val-de-Travers, appliquera scrupuleusement l’esprit de la Constitution neuchâteloise. A qualifications égales, il devrait aussi donner la priorité de l’emploi dans le pôle administratif de La Chaux-de-Fonds aux personnes domiciliées dans les régions défavorisées. Il y va de l’unité et de la force du canton.