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Ecole neuchâteloise: relégation

Le taux de redoublement des élèves neuchâtelois vu par le pédagogue Claude-Alain Kleiner.

06 mai 2021, 16:00
Les élèves neuchâtelois seraient-ils moins bon qu’ailleurs (ici, une classe en Allemagne)?

«Des décennies de travail pour en arriver là!» Tel est le cri du cœur sans doute lancé par les pionniers des années 70 et suivantes, à l’annonce du honteux classement du canton de Neuchâtel en matière de taux de redoublement des élèves.

Ces Anciens qui avaient fait de la lutte contre l’échec scolaire un combat pour une société plus juste, respectueux du pacte républicain de 1872! Des ambassadeurs d’alors, ouvrant la voie d’une école privilégiant la pédagogie différenciée, sans redoublement ou presque. Ainsi, de «premier de cordée», Neuchâtel figure aujourd’hui au rang de «relégué». Quelle désillusion!

Le redoublement, à de très rares exceptions, est absolument inutile

«Nos élèves seraient-ils donc moins bons qu’ailleurs?» Cette question du journaliste au représentant de l’autorité cantonale révèle le paradoxe tenace autour de la problématique de l’échec scolaire. Comme il s’agit de ne pas confondre le thermomètre avec la maladie, il convient de ne pas considérer le redoublement comme le remède aux difficultés scolaires.

Car on le sait depuis longtemps, études et enquêtes à l’appui, le redoublement, à de très rares exceptions, est absolument inutile. Pire, plus il intervient tôt dans la scolarité de l’élève, plus ce dernier a de risques d’échouer une seconde fois, compromettant ainsi son avenir. Ces constats, en dépit de toutes les croyances ancrées depuis la nuit des temps dans l’esprit de nombreux parents et de beaucoup d’enseignants. Raison pour laquelle plusieurs pays l’ont supprimé.

Cependant, il serait faux de jeter la pierre aux seuls acteurs cités plus haut. Le manque chronique de moyens accordés au soutien pédagogique, les lacunes sur le plan de la formation des enseignants, un plan d’études abscons, l’absence de travail en équipe à l’intérieur des cycles, le manque de suivi cohérent des élèves tout au long de leurs parcours scolaires expliquent ce triste classement.

La lutte contre l’échec scolaire n’est pas seulement un combat de tous les jours, c’est une posture pédagogique. Une vision sociétale et une conscience du rôle de l’école dans ce pacte républicain.

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