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Accord-cadre: une question cruciale devant le peuple?

Yves Sandoz, professeur honoraire de droit international humanitaire, revient sur l’accord-cadre institutionnel de la Suisse avec l’Union européenne.

19 avr. 2021, 14:00
Le 23 avril, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen recevra le président de la Confédération Guy Parmelin à Bruxelles pour discuter de l'Accord-cadre.

L’on a convaincu le peuple, d’un souffle, qu’il fallait acquérir des avions de combat. C’est pourtant, bien plus que ceux-ci, l’Union européenne (UE) qui est aujourd’hui le meilleur bouclier de la Suisse. L’UE qui, en sus, doit permettre à l’Europe de défendre des valeurs et de jouer un rôle dans le monde qu’individuellement les états européens, ballottés entre les grandes puissances, seraient bien incapables de remplir.

Bien sûr, personne n’est parfait et l’on pourrait souhaiter, selon sa philosophie politique, que l’UE soit plus verte, plus libérale, plus sociale, plus généreuse, plus unie, plus forte ou plus fédéraliste; et on peut regretter que n’émerge pas encore une véritable identité européenne. Mais ceux qui ne cessent de se railler de l’UE devraient relire Erasme qui, au début du 16e siècle déjà, s’était battu pour une Europe unie, avant qu’elle ne se déchire et ne sombre dans une violence qui a culminé au 20e siècle avec les deux guerres mondiales.

Ceux qui sapent l’accord-cadre nous serinent qu’il ne passerait pas devant le peuple, comme si on devait s’étonner de ne pas vendre un gâteau qu’on déclare moisi.

Pourtant, alors que le rêve utopique d’Erasme s’est enfin traduit dans la réalité de l’UE, si imparfaite soit-elle, notre gouvernement tergiverse et nos politiciens de droite comme de gauche cherchent des poux à un accord pourtant longuement négocié et qui, outre qu’il renforcerait le poids de l’Europe dans le monde, procurerait à notre pays de multiples avantages. Ceux qui sapent l’accord-cadre nous serinent qu’il ne passerait pas devant le peuple, comme si on devait s’étonner de ne pas vendre un gâteau qu’on déclare moisi.

De nouvelles forces emmenées par des jeunes gens enthousiastes demandent pourtant que l’on tente le coup: au lieu de le distraire avec des minarets et autres burqas, ne serait-il pas légitime qu’on pose au peuple cette question cruciale? Avec la conviction qu’il est possible de retourner l’opinion si, enfin, émergent de jeunes (ou moins jeunes) parlementaires et autres politiciens qui partagent cet enthousiasme et qui s’engagent pour cet accord avec courage et lucidité, sans être paralysés par les sondages et de petits calculs électoraux.

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