Un sixième titre en quatre saisons. Ce ratio pourrait devenir une réalité pour le NUC en cas de victoire face à Kanti Schaffhouse en finale de la Supercoupe, ce dimanche 19 septembre (17h30), à Gümligen (BE). Une délicieuse anomalie dans le monde sportif collectif neuchâtelois.

Ce ratio serait également valable pour la coach de l’équipe neuchâteloise. Aux commandes depuis la saison 2018-2019, Lauren Bertolacci a fait fructifier le travail accompli des années durant par le comité du club de la Riveraine.

L’Australienne s’est confiée à l’orée de ce nouvel exercice. Comme à son habitude, elle a laissé sa langue de bois aux vestiaires.

Lauren Bertolacci a été suppléée par son staff une bonne partie de l’été. L’Australienne était engagée avec l’équipe nationale du Canada. Photo: Archives Christian Galley

Lauren Bertolacci, comment s’est passée cette préparation?

Pour dire le peu de temps à notre disposition, on s’en sort très bien. Le premier match de la saison n’a jamais été aussi tôt ces dernières années (réd: 5 octobre en 2019, 26 septembre l’année passée).

Autre nouvel élément pour notre club, plusieurs de nos joueuses ont été appelées en équipe nationale. Flavia Knutti et Samira Sulser sont ainsi revenues fin août. Jasmine Gross a quant à elle été appelée par les Etats-Unis durant deux semaines pour préparer le championnat continental de la Confédération de volleyball d’Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes.

De mon côté, j’étais engagée en compagnie de Pablo Sanchez, l’un de mes assistants, avec l’équipe nationale du Canada. Ma seconde assistante, Haley Brightwell, m’a suppléé durant mon absence. Le préparateur physique et elle ont fait du très bon travail.

Vous affrontez ce dimanche en Supercoupe Kanti Schaffhouse, vainqueur de la finale de la Coupe de Suisse à vos dépens (score: 2-3) fin mars . Quelle équipe vous attendez-vous à affronter?

J’ai l’impression de vous dire toujours la même chose (rire), mais ça va être à nouveau un match très serré. Malgré quelques changements, le fond reste le même: Kanti est redoutable au bloc. On avance cependant prudemment. Chaque camp cherche à cacher au maximum les vidéos de ses rencontres respectives.

Ce championnat gagne en densité. C’est une très bonne chose.

Lauren Bertolacci, entraîneure principale du NUC

Qu’en est-il du championnat?

Tout porte à croire que nous nous battrons à nouveau avec Aesch Pfeffingen, Kanti et Guin. Cheseaux possède également un très bon six de base. Lugano s’est également renforcé. Individuellement, leurs joueuses sont très intéressantes. Mais sauront-elles jouer ensemble?

Ce championnat gagne en densité. C’est une très bonne chose. Mais cela signifie également que notre place dans le top-4 n’est de loin pas acquise.

Lauren Bertolacci et son équipe lèveront-elles à nouveau les bras pour fêter des titres cette saison? La coach principale et son staff ont tout fait pour. Photo: Keystone

Vous affirmez cependant régulièrement avoir toutes les joueuses dont vous avez besoin…

Oui, mais cela a un coût: mon staff et moi nous mettons énormément de pression afin de construire un effectif capable de se battre pour des titres. La politique du club est claire: nous voulons jouer avec le plus de volleyeuses suisses possible tout en gagnant dans tous les cas. Je ne peux pas me permettre d’engager plus de quatre étrangères contrairement à Aesch, par exemple.

Le départ soudain d’Holly Toliver a été l’un des plus gros stress de ma carrière.

Lauren Bertolacci

Avec le souhait de Julie Lengweiler de partir (réd: la diagonale s’est engagée avec Pölkky Kuusamo, un club finlandais) et l’arrivée d’une remplaçante étrangère, j’ai dû me résoudre à «sacrifier» notre libero Amanda Benson afin de la remplacer par une Suissesse.

Cependant, il faut bien se rendre compte que ce choix est risqué. Notre marge d’erreur n’est pas énorme: le marché de bonnes joueuses suisses n’est pas infini. En prenant Flavia Knutti et Fabiana Mottis en tant que liberos, je suis cependant persuadée que ce choix est le bon. Et l’arrivée de la diagonale croate Barbara Dapic nous donne davantage d’options en attaque.

Pourtant, l’Américaine Holly Toliver avait été engagée à ce poste. Comment avez-vous géré l’arrêt abrupt de sa carrière cet été?

Je n’ai jamais connu un aussi gros stress dans ma carrière. Durant 10 jours, mes deux assistants et moi avons regardé un nombre incalculable de vidéos. Imaginez-vous: Holly nous a avertis en juillet. A cette époque, le marché des transferts est mort.

Et puis nous avons trouvé Barbara Dapic. Un vrai coup de bol. Elle est très professionnelle. Elle arrive à la Riveraine 45 minutes avant tout le monde et s’est très bien adaptée à l’équipe. Elle n’est cependant pas encore au meilleur de sa forme. Elle devrait être présente à Gümlingen ce dimanche, mais nous verrons son meilleur visage d’ici un à deux mois, selon moi. Elle possède le potentiel pour devenir l’une des meilleures volleyeuses de notre championnat.

Un élément offensif de plus. Qu’en est-il de votre jeu défensif, votre gros point noir ces dernières années?

Nous en avons conscience. L’arrivée de la centrale Jasmine Gross devrait résoudre ce problème. Elle m’a impressionnée face à Guin, le week-end passé, en amical. Elle était partout! Et puis, agréable surprise, elle sait également très bien se projeter vers l’avant.

Tant que le club et mes joueuses évoluent, je ne vois aucune raison de partir du NUC.

Lauren Bertolacci

Ce pourrait être un élément déterminant pour la Ligue des champions. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle?

C’est tellement excitant! Je suis si reconnaissante envers le comité de notre club. Ces membres cherchent continuellement à pousser le NUC vers le haut. Pour atteindre la phase de groupe, nous devrons réaliser quatre matches en dessus de notre niveau. Nous espérons pouvoir passer au moins un tour.

Dans tous les cas, le NUC entre dans une nouvelle dimension. Nous changeons d’état d’esprit. C’est un très bon signe pour des joueuses de haut calibre comme Tia Scambray et Kyra Holt. Et, pour être honnête, pour Haley Brightwell et moi également.

Est-ce que cela veut dire que vous avez songé à partir?

Non, pas du tout. Je n’ai de toute façon reçu aucune offre ces quatre dernières saisons. Bien sûr, la Ligue des champions est une motivation supplémentaire. Mais tant que le club et mes joueuses évoluent, je ne vois aucune raison de partir du NUC.

Lauren Bertolacci est excitée à l’idée de disputer la Ligue des champions. Photo: Lucas Vuitel

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