Il était une fois le 3 octobre 2009. Il faisait beau et la température était agréable. Xamax évoluait devant 11 997 spectateurs, grâce à «l'opération plein stade» mise sur pied par le club avec «L'Express» et «L'Impartial». Son succès 4-2 face à Saint-Gall, le cinquième de rang, confortait la deuxième place des «rouge et noir» en championnat. «Un stade plein et un match plein. L'idéal», résume Raphaël Nuzzolo.
Depuis, l'hiver est passé par là. Xamax n'a plus remporté le moindre match de championnat (quatre nuls et cinq défaites) et les spectateurs désertent la Maladière (à peine plus de 4000 personnes pour la venue du FC Bâle!). Il est temps d'inverser la tendance et de repartir du bon pied, avec la venue de Saint-Gall.
«Il est de notre devoir d'enthousiasmer à nouveau le public», affirme le directeur sportif Paolo Urfer. «Et nous sommes convaincus que cette équipe en a les moyens.» Le coach Pierre-André Schürmann enchaîne: «Il est indéniable qu'évoluer dans un stade plein représente un avantage. Mais en Suisse romande, à part à Sion, le public est événementiel. A nous donc de créer l'événement.»
Comment? Tout d'abord en ne se laissant pas la sinistrose s'installer. «Les médias parlent sans cesse de dix matches consécutifs sans victoire (réd: en comptant la défaite en Coupe face à YB), mais dans notre tête, ce n'est pas comme ça. Pour nous, en février un nouveau championnat a commencé. Et même plutôt bien», note Carlos Varela, qui a repris l'entraînement mais n'est pas encore certain de tenir sa place demain.
«Nous avons toujours des séries à briser. Avant on nous comptabilisait les minutes passées sans marquer, maintenant, ce sont les matches sans victoire. Mais dans le vestiaire, on ne pense pas à cela», assure Raphaël Nuzzolo. «Les joueurs ont pris conscience que leur investissement doit être total et cela finira par porter ses fruits», ajoute le coach.
«L'équipe est clairement en progrès», corrobore Sébastien Wüthrich. «Contre Sion nous avons su rester concentrés pratiquement tout le match.» Paolo Urfer en convient: «Remonter à Tourbillon n'est jamais facile. L'équipe a fait preuve d'un sacré caractère.» Un avis partagé par Raphaël Nuzzolo: «Cela fait plus de huit ans nous ne nous sommes imposés à Sion. (réd: le Biennois en est à sa neuvième saison en rouge et noir et le dernier succès de Xamax à Sion remonte au 29 septembre 2001) Or, jamais comme dimanche nous ne sommes passés aussi près de la victoire.»
Tout plein de signaux encourageants qu'il s'agit désormais de traduire sur le plan comptable. «Le classement est serré est notre quatrième place - aussi en considérant que plusieurs équipes ont des matches en retard - ne tient qu'à un fil. Or, nous voulons conserver ce rang jusqu'au terme du championnat et pour cela il faut impérativement renouer au plus vite avec le succès», reconnaît Sébastien Wüthrich
Tout s'enchaîne vite et est relié en football. «Je suis certain», affirme Paolo Urfer, «que si nous sommes encore en course pour une place européenne dans un mois, avec l'arrivée des beaux jours, le stade va se remplir.»
A condition de recommencer à gagner. Avec sa lucidité coutumière Carlos Varela ne se cache pas la réalité. «Les deux prochains matches à domicile, contre Saint-Gall et Young Boys, vont certainement représenter un tournant dans la saison. Nous saurons si on peut viser une place en Europa League ou si on devra regarder derrière nous.»
Cette deuxième éventualité ne resterait pas sans conséquence pour l'avenir. «Les joueurs n'ont plus le droit de reculer face à leurs responsabilités», prévient Paolo Urfer. «Nous sommes déjà en train de penser à l'équipe pour la saison prochaine. A cet égard, les 7-8 prochains matches seront déterminants.» Les Xamaxiens sont prévenus. A eux de jouer... et de gagner! /ESA