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Virés, les clubs de soutien entrent en résistance

21 sept. 2011, 10:44

Bulat Chagaev continue de faire le vide autour de lui. Hier, les présidents du Club des amis et du Club des 200 ont chacun reçu une lettre recommandée de la part du propriétaire de Neuchâtel Xamax. Pas pour trouver un arrangement sur les sommes que ces deux clubs de soutien administrent, non. Pour leur signifier que Neuchâtel Xamax se sépare d'eux – du moins pour le Club des amis, car le président du Club des 200 n'a pas eu le temps de retirer le pli de Xamax. Mis sous pression par un nombre considérable de procédures judiciaires et des commandements de payer qui frisent les trois millions de francs, l'actionnaire majoritaire s'offre donc une nouvelle fois le luxe de faire la fine bouche au chapitre des recettes.

Concrètement, Bulat Chagaev se prive d'une somme coquette. Près de 100'000 francs de la part des 200 et près de 250'000 francs des la part des Amis. Il est vrai que ce dernier club ne compte plus que deux grosses douzaines de membres (qui versent chacun dix mille francs). «Ces quatre dernières années, nous avons versé entre 600'000 et 1,5 million de francs par an à Xamax», indique Dimitri Krömer, président du Club des amis. «Depuis 45 ans que notre club existe, nous avons donné des millions à Xamax», renchérit un Pierre-André Magne, président des 200, qui ne se fait pas d'illusion sur le contenu du recommandé qu'il ouvrira ce matin.

Cette situation ne surprend aucun des deux présidents, qui avaient reçu un premier courrier au ton presque comminatoire (notre édition du 14 septembre), exigeant le paiement «dans les plus brefs délais» de ces montants. Ces courriers, signés par Islam Satujev, vice-président de Xamax, contredisent diamétralement l'engagement qu'avait pris son président. «Lorsque nous avions rencontré Bulat Chagaev, en début de saison, il nous avait assuré qu'il ne nous demanderait pas ces montants avant la fin de l'année», entonnent les présidents des Amis et des 200.
Dès lors, aucun d'eux n'est prêt à s'exécuter. «Nous devons protéger nos membres», reprennent-ils. «Xamax ne m'a pas encore fourni la liste de ceux qui ont démissionné du club des 200», poursuit Pierre-André Magne.

Dans ces conditions, que deviendront ces deux clubs de soutien? «J'imagine suspendre les activités des Amis, verser à Xamax notre part pour les cinq premiers matchs à domicile et, soit rembourser la part de cotisation restante aux membres, soit la bloquer pour aider d'éventuels repreneurs de Xamax», expose Dimitri Krömer. «On ne va pas abandonner parce qu'il nous jette», enchaîne le président des 200. «Nous paierons au prorata des matches disputés. Puis, notre assemblée générale dira ce qu'elle entend faire du subside. Elle pourrait décider, par exemple, de créer une fondation», considère Pierre-André Magne. / STE

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