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Retour au calme, en apparence...

01 sept. 2011, 09:01

«Vous voulez les dernières infos? Faut interroger ceux qui sont au fond du lac!» Cette boutade d'un membre de l'entourage xamaxien exprime à la perfection le mot d'ordre implicite de la reprise des entraînements: dédramatiser, revenir au calme.

Mais, s'ils parviennent à faire abstraction des problèmes le temps d'un entraînement, leur inquiétude est bien réelle. Derrière les sourires de façade, ils se renseignent, s'organisent.

Cependant malgré les turbulences bien réelles, les joueurs étaient tous présents hier matin à la reprise de l'entraînement, à la Riveraine sous les regards de quelques curieux. Seuls absents: David Navarro (qui avait obtenu un jour de permission supplémentaire pour se rendre en Espagne), l'entraîneur adjoint Luciano Martin (idem) ainsi que les joueurs partis avec leurs sélections nationales. Marcos Gelabert, qui boitait au terme du match contre Lausanne, et le convalescent Victor Sanchez (cheville) étaient eux à la Maladière, mais pour recevoir des soins.

Pas de grève, aucun congé maladie, donc. Et une bonne humeur qui se transmettait sur le terrain. Les «Vamos Tanque» du préparateur des gardiens Llopis résonnaient sous le soleil matinal. Beaucoup de ballon, de tirs, de jeu ont agrémenté cette journée de reprise. Une petite séance surprise de contrôle antidopage a mis un terme à la matinée.

Séance interrompue

A la séance de l'après-midi, aussi sur le mode du jeu, une cinquantaine de supporters, sans signes distinctifs ni des Fanatix, ni des Tigers, sont venus encourager les joueurs. Une banderole toute sobre - «100% derrière vous» - et Caparros ordonne l'interruption de la séance. Les joueurs applaudissent leurs fans. Ceux-ci leur offrent une tentative de haie d'honneur et des chants au terme de la séance.

«Cela fait vraiment chaud au cœur. C'est cool. C'est important qu'ils soient derrière nous. Ils croient en nous et je suis certain que nous ne les décevrons pas», lâchait un Geoffrey Tréand presque hilare. Le groupe semble uni et totalement derrière son entraîneur. «La qualité des séances, le staff qui prend tellement soin de nous, c'est le top. J'ai connu de nombreux entraîneurs mais Joaquin Caparros figure clairement une classe au-dessus», déclarait le capitaine Stéphane Besle qui mettait également l'accent sur l'unité de l'équipe.

Ce ne sont pas des paroles lâchées au hasard. Les joueurs s'organisent. Il n'est agréable pour personne de craindre le pire à chaque geste tenté. Même si Bastien Geiger se déclare imperméable aux émotions extrasportives. «Quand je suis sur le terrain, j'oublie tout le reste. J'ai l'habitude que le président descende dans les vestiaires (réd: il a joué à Sion). Personnellement, je ne ressens pas une pression particulière en entrant sur le terrain. Je pense à m'amuser, pas aux conséquences d'un geste raté. Mais je sais que certains sont plus sensibles que d'autres. L'important est de créer une bulle et de s'y tenir.»

Il n'empêche que l'attitude du président et les rumeurs de plus en plus insistantes sur ses prétendus problèmes financiers font réfléchir les joueurs. Impossible d'y échapper. Le «cas Xamax» prend des dimensions internationales. David Navarro s'est exprimé sur les colonnes du quotidien sportif «As». Mais aussi en Italie, en France, on s'intéresse aux méthodes de ce drôle de président qui bouscule la Suisse. Même le prestigieux «International Herald Tribune», a dépêché un de ses reporters à l'assemblée générale du club, lundi soir.

Normal donc que les joueurs s'inquiètent. Un ou deux d'entre eux auraient d'ailleurs demandé d'être libérés de leurs contrats au club. Sans succès. D'autres auraient pris des renseignements auprès d'hommes de loi sur leurs moyens d'agir. «S'ils le pouvaient, les 25 joueurs quitteraient le club», estime un observateur bien informé.

Grève pas exclue

Tous attendent avec impatience les versements des salaires à la fin du mois. Faute de quoi ils songeront à des moyens de riposte. Légalement, ils auraient le droit de demander des garanties financières à leur employeur. L'hypothèse d'une grève ne serait pas non plus totalement exclue.

«Nous avons parlé ensemble. On a mis l'accent sur le fait de bosser dur en étant solidaires», reconnaît le délégué de la première équipe Raoul Savoy. Le coach, lui, ne peut toujours pas s'exprimer devant la presse en dehors des matches. Par contrat, paraît-il. A la discussion ont aussi pris part le directeur général Marc Imwinkelried ainsi que le directeur sportif Christophe Moulin ainsi que le responsable de la sécurité Fabrice Romero. Les joueurs avaient besoin d'être rassurés. Comme tout le monde dans ce club.

Lire également: «Ultimatum financier fixé à Xamax»

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