Il y a eu Baden en 2014, il y aura désormais Aarau en 2019 et cet instant unique où Serey Die réussit le dernier penalty à 18h52 et quelques secondes…
Avez-vous vu cette communion rouge et noire? Avez-vous vu cette déferlante neuchâteloise en terre argovienne? Ces larmes de joie inattendues, inespérées même? Xamax restera donc en Super League la saison prochaine et c’est tout le canton qui va en bénéficier.
Pourtant, ces quatre derniers mois ont révélé des failles dans la gestion du club. Virer Decastel sur un pas-de-porte, annoncer l’exclusion d’Henchoz en pleine opération sauvetage, laisser traîner les contrats des joueurs: tout cela a ébranlé l’équipe qui s’en sort malgré tout, superbement. Mais cela a surtout ébranlé la crédibilité du comité, qui doit aujourd’hui se remettre en question.
Si le projet en place était magnifique de 2012 à 2018, il n’est plus adapté à une Super League exigeante. Binggeli père et fils sont restés seuls actionnaires et seuls décideurs. Une erreur dans un système aussi pointu. Des sponsors ont pourtant souhaité intégrer le capital pour aider le comité. Rien à faire. La situation ne pourra pas perdurer, les philanthropes étant plutôt rares dans le milieu du football. Certains d’entre eux nous ont même confié ne plus vouloir revenir avec autant d’engagement si rien n’évolue.
Pour que le club ait donc un avenir avec le nouveau staff de Joël Magnin, le comité doit repenser son fonctionnement. En saison 2 de Super League, il faudra passer d’un club amateur à un club professionnel. C’est un beau défi. Aussi beau que le maintien de ce 2 juin 2019.