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La trouvaille du désert

Depuis le début de la saison, Omar Ismaeel rallie bon nombre de suffrages. Le défenseur bahreini de Neuchâtel Xamax au parcours atypique entend bien faire encore mieux. Et ce, dès ce soir au Letzigrund face à Grasshopper (19h45).

31 août 2009, 09:09

Après sept matches de championnat - disputés intégralement à huit minutes près - Omar Ismaeel (22 ans depuis le 1er janvier) est assurément la trouvaille xamaxienne de ce début de saison avec Mario Gavranovic. «Tout est nouveau pour moi», glisse le défenseur bahreini. «Je savais que ce ne serait pas facile, mais je me suis vite adapté en travaillant très dur.» Et ça paie. «J'ai dû beaucoup gagner en puissance, car le championnat de Suisse est très relevé et les adversaires bien plus costauds qu'au Bahrein», continue celui qui a remporté les quatre derniers titres de son championnat national avec son ancien club, Al Muharraq.

Mais, avant d'atterrir au Bahreïn, puis à Neuchâtel, la trajectoire d'Omar Ismaeel sort de l'ordinaire. C'est en effet grâce à son agent Abdel Zeaf que le nouveau No 15 de la Maladière a pu quitter son Tchad natal. «Un jour, un de mes amis, pilote dans l'armée française en mission au Tchad, m'a parlé de lui. Il a vivement insisté pour que je vienne le voir.» Et Abdel Zeaf y est allé, dans un endroit reculé. «C'était le désert. Il n'y avait pas le moindre hôtel dans la région, je dormais dans la caserne de l'armée», se souvient l'agent, qui a laissé une année au jeune Omar avant de le prendre sous son aile.

«Quand il avait 15 ans, je l'ai amené clandestinement et par voie terrestre jusqu'à Abou Dabi. Aux Emirats arabes unis, les procédures de naturalisation prennent trop de temps. Omar avait besoin d'un passeport et c'est pour cela que je me suis tourné vers le Prince du Bahreïn, qui prend en charge la famille d'Omar.»

«Je ne remercierai jamais assez Abdel», lance d'emblée Omar Ismaeel. «En restant au Tchad, il m'aurait été impossible de faire carrière», révèle celui qui, avec son coéquipier Baba Fatadi, est le deuxième footballeur bahreini à faire le grand saut vers l'Europe après l'attaquant Jaycee John Okwunwanne, qui évolue à Mouscron (Belgique) depuis une saison. «J'espère que nous parviendrons à convaincre les sceptiques», continue sobrement Omar Ismaeel. «Je veux prouver que le Bahre¨¨in dispose de bons footballeurs.»

Un peu dépaysé à son arrivée, Omar Ismaeel s'est vite adapté à sa nouvelle vie. «Oui, ma famille me manque (réd: il est l'aîné d'une fratrie de 11 enfants, 6 garçons et 5 filles). Mais je me suis vite fait des amis, avec qui je peux découvrir pas à pas cette belle région et les gens très sympathiques de Neuchâtel», continue celui qui s'est établi à deux pas du stade de la Maladière.

Déjà très en forme, le Bahreini a de l'ambition. «J'espère évidemment évoluer un jour dans un grand championnat, mais pour l'instant je veux réaliser de grandes choses avec Neuchâtel Xamax. Nous pouvons viser l'une des deux premières places. Il faut oublier les points que nous avons égarés en ce début de saison. Nous détestons tous perdre et allons nous battre de tout notre cœur», avoue ce musulman pour qui le ramadan «ne pose aucun problème, comme le prouve ma prestation contre Bâle».

Omar Ismaeel est donc heureux dans ce Neuchâtel qu'il découvre encore. «En arrivant, la Suisse se résumait aux montagnes, aux banques et à Roger Federer», confie-t-il encore. «Pour l'instant tout se passe bien et les conditions sont parfaites», termine celui qui ne sait pas trop à quoi s'attendre dans les prochains mois. «Je m'adapterai quand le froid et la neige arriveront.» /EPE

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