Changement de cap: Neuchâtel Xamax donne des signes d'ouverture. Hier, la direction de la société anonyme est entrée en matière dans le dossier du paiement des salaires des anciens entraîneurs des juniors "rouge et noir"!
Remerciés le jour même où ils allaient donner le premier entraînement de la saison, six des anciens entraîneurs du mouvement junior de Neuchâtel Xamax réclamaient depuis ce jour-là le paiement de leur dû. Soit une année de salaire et des indemnités pour licenciement injustifié. Invoquant le fait qu'ils n'avaient pas de contrat écrit, la direction du club avait refusé en bloc tout versement ou dédommagement.
Hier, devant Chambre de conciliation du Tribunal civil régional du Littoral et Val-de-Travers, Neuchâtel Xamax a fait marche arrière et les protagonistes de ce dossier ont réussi à trouver un terrain d'entente. Un élément a été essentiel pour permettre cet aboutissement, juge Skander Agrebi: "Le conseil d'administration était présent à l'audience au travers du vice-président Islam Satujev et de la directrice générale Barbara Perriard" , relève l'avocat d'un des entraîneurs licenciés.
Le défenseur est-il content de cette issue? "Je suis satisfait si mon client est satisfait avec ce qu'il a obtenu. Car il a fallu discuter et négocier pour contenter les parties" , poursuit Skander Agrebi. Il faut en déduire que les ex-entraîneurs ont consenti à des sacrifices pour voir le dossier avancer à satisfaction. "Nous avons négocié les montants et pu passer un accord. Ces dossiers sont donc en voie de résolution" , se réjouit lui aussi Rocco Mauri, avocat de cinq autres ex-entraîneurs, sans entrer dans le détail des chiffres, qui resteront donc confidentiels.
Surprise des demandeurs
Rien avant cette audience ne permettait aux demandeurs de prévoir cette issue réjouissante. Aucun des ex-entraîneurs n'avait reçu des nouvelles de Neuchâtel Xamax sur leurs différends depuis leur renvoi. Et ils en avaient gros sur le coeur... "Nous avions préparé tout le programme depuis le mois de juin" , disait l'un d'eux. "Nous avions rencontré les parents de nos juniors avant les vacances, préparé le programme estival" , poursuivait un autre. "J'avais écourté mes vacances d'une semaine pour être prêt à la reprise. Mais, le 25 juillet, nous avons tous été renvoyés; juste quelques instants avant le début des entraînements" , constatait un troisième ex-entraîneur de Xamax.
Mais la page est tournée désormais pour eux. "Vu l'état des choses, c'est une bonne solution qui a été trouvée" , relevait à l'issue de l'audience l'un des anciens entraîneurs. "Si Xamax a cédé, c'est qu'il a pensé que ça lui coûterait plus cher d'aller plus en avant dans la procédure. Pour moi, ce n'est pas le montant qui est important mais le principe" , concluait-il.
Cette faculté, nouvelle, d'écoute de Neuchâtel Xamax présage peut-être de meilleures relations avec ses anciens employés. Il faut rappeler que, le 20 octobre, devant cette même Chambre de conciliation, la direction de Xamax ne s'était pas déplacée pour chercher un compromis. Son avocat avait rejeté toutes les prétentions du staff technique et des employés de Pro'Imax.