«En albanais, «Liri», cela veut dire «liberté» et «don», «je veux». «Je veux la liberté», c’est ça que signifie mon prénom. C’est ma grand-mère qui l’a choisi.»
Liridon est né un 4 janvier 1999, en pleine guerre de l’ex-Yougoslavie. Ce jour-là, son père est en Suisse. Il prépare l’arrivée de sa famille. Il y a son épouse et sept enfants, trois filles et quatre garçons. Liridon est le petit dernier. Les Mulaj quittent leur village albanais d’Isniq trois mois plus tard et s’installent à Pieterlen (Perles en français), juste à côté de Bienne.
Musulman, pratiquant modéré – «je vais à la mosquée le vendredi quand je peux, mais je ne fais pas le ramadan» –, Liridon parle très calmement de sa voix grave. Il n’a pas besoin de se faire prier pour se raconter. Quand bien même le français n’est pas sa première langue (il a grandi en parlant allemand...