«Je regrette le rouge et le fait que je ne pourrai pas diriger mon équipe à Wil». Ce sont les premiers mots que nous adresse le coach xamaxien Andrea Binotto au lendemain de la défaite de son équipe face à Vaduz (0-2) et d’une fin de match houleuse qui a vu l’expulsion des deux entraîneurs.

Andrea Binotto est logiquement abattu mais en même temps, il tient à expliquer le déroulement des faits et les motifs de sa réaction, qui le privera presque certainement d’une place sur le banc à Wil vendredi 22 octobre.

Rappel des faits: on joue le temps additionnel à la Maladière vendredi 15 octobre. Les visiteurs mènent 1-0 et leur attaquant Simone Rapp s’écroule au milieu du terrain. L’arbitre, Marijan Drmic, interrompt alors le jeu car il croit que le Liechtensteinois a été touché à la tête. Il suit en cela le protocole. Il fait reprendre le jeu en donnant le ballon à Vaduz, qui, au lieu de le rendre à Xamax, lance une rapide action de contre et inscrit le 2-0 qui tue tout suspense. S’ensuivent plusieurs altercations qui donnent lieu aux expulsions des coaches Mario Frick et Andrea Binotto.

Faute technique difficile à prouver

A tête reposée, Andrea Binotto fournit des compléments d’information. «Après la rencontre, je me suis assez longuement entretenu avec l’arbitre et l’inspecteur des arbitres pour avoir quelques éclaircissements.» D’abord pour comprendre pourquoi M. Drmic a rendu le ballon à Vaduz. Selon le règlement, quand l’arbitre interrompt le jeu à la suite d’un cas médical, il est censé rendre la balle à l’équipe qui en était en possession à ce moment.

Or, dans le cas du match de vendredi, la situation est assez floue. Le défenseur xamaxien Liridon Berisha repousse un ballon de la tête qui arrive dans les pieds d’un adversaire, lequel botte en touche. A quel moment précisément le coup de sifflet a-t-il retenti? Quand la balle était en possession xamaxienne? Liechtensteinoise? Ou alors quand elle avait été mise en touche? «En regardant les images, il est très ardu de se prononcer», admet Andrea Binotto. Il apparaît donc compliqué de plaider une «faute technique» de la part de l’arbitre.

La coutume et les règles élémentaires du fair-play, dictent toutefois que l’équipe dont le joueur a été (prétendument…) blessé, rende le ballon à l’adversaire. Ce que Vaduz n’a pas fait. Les visiteurs ont, au contraire, profité du fait que les Xamaxiens étaient quasiment à l’arrêt, pour aller doubler la marque.

Décision attendue lundi

«Leur entraîneur les a encouragés à adopter cette attitude», se désole Andrea Binotto. «Mais ce qui m’a fait sortir de mes gonds, c’est quand je l’ai vu aller exulter en courant vers notre but. J’ai alors bondi de mon banc et je lui ai dit ce que je pensais, succinctement, en italien. Ce qu’il a fait est contraire à mon éthique, à mes valeurs», appuie-t-il.

Si l’arbitre l’a expulsé c’est «pour être sorti de ma zone technique, selon ce qu’il m’a dit après le match. Je tiens à préciser qu’à aucun moment, je n’ai manqué de respect au corps arbitral», ajoute Andrea Binotto.

Le verdict de la Swiss Football League (SFL) devrait tomber lundi. Le directeur général xamaxien Tiziano Sorrenti a déjà prévenu que «si la sanction devait être trop lourde, nous présenterions un recours». Il précise que le club enverra à la SFL une prise de position ce week-end. A Wil, c’est le premier adjoint Sébastien Fontbonne qui devrait diriger l’équipe du banc.

Quant à Andrea Binotto, il clôt le débat sur une note plus légère. «Je devrai prendre davantage de cours de yoga pour me maîtriser encore plus. Mais j’espère ne plus revivre une situation comme celle que j’ai connue vendredi.»

Après Xamax – Vaduz, Andrea Binotto: «Je regrette le carton rouge, mais…»

Au lendemain de la défaite face à Vaduz (0-2), l’entraîneur de Xamax revient sur son expulsion et la fin de match houleuse.