Il est 22h30. La nuit annonce les premières chaleurs estivales sur le Littoral neuchâtelois. Alexandre*, 25 ans, et Camille*, 23 ans, se sont donné rendez-vous sur le parking d’une grande surface. Ce soir, il vont aller chercher à manger… dans les poubelles. «C’est la fin du mois, j’espère l’abondance!», se réjouit Camille. Avant de se rétracter: «Quand je vois tout ce qu’il y a, ça me donne envie de chialer. Des gens meurent de faim et nous, nous jetons un tiers des denrées alimentaires… Là, on le voit concrètement!»
Déchétariens ou freegans?
Camille et Alexandre sont ce qu’on appelle des «déchétariens», un mot-valise formé à partir du mot «déchet», ou des «freegans», de «free», c’est à dire «gratuit». Mais eux ne connaissaient pas ces définitions et ne se rangent pas dans une case. Dans le noir, ils se dirigent vers leur magasin à ciel ouvert. Alexandre tient fermement son chien,...