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Quand l’archet voltige

La Neuchâteloise Mathilde Schucany jongle avec ses talents de violoniste et d’acrobate au sein du Freestyle Orchestra.

22 août 2017, 00:45
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Ce soir, Mathilde Schucany maniera son archet dans la Grange aux concerts, à Cernier. Quoi de plus normal lorsque, comme elle, on est violoniste? Ce qui l’est nettement moins en revanche, c’est de jouer en se livrant à des acrobaties, portée, à bout de bras, par un collègue...

Ce soir, autour de Mathilde, les archets vont voler, s’entrechoquer tels les épées des escrimeurs; on jonglera avec le feu, on tournoiera comme une toupie... Breakdance, gymnastique, chorégraphie, musique: dans le spectacle proposé par The Freestyle Orchestra, tout se mêle en un grand show sonore et visuel!

La musique et le cirque

Dans sa chambre d’enfant à Peseux, Mathilde Schucany n’imaginait sans doute pas qu’elle se livrerait un jour à de telles performances... Elle n’en rêvait pas moins, déjà, de devenir artiste. Une envie qu’elle assouvira, tout d’abord, en empruntant une voie des plus classiques, devant les lutrins du Conservatoire de musique neuchâtelois. «Mais, en parallèle, je fréquentais les ateliers de l’école de cirque Larbi, à Neuchâtel», raconte-t-elle. Entre cirque et musique, son cœur, un temps, balance... Mathilde choisit de mettre l’accent sur le violon, en poursuivant des études professionnelles, bachelor à Neuchâtel, puis, depuis deux ans, master à la Haute Ecole de musique de Lucerne, où cette boursière de la fondation Jean Tanner a la chance de travailler avec Brian Dean. La jeune femme n’en a pas garrotté pour autant sa fibre circassienne – «j’ai toujours eu envie de mêler ma formation classique au cirque» –, comme le prouve le petit spectacle métissé qu’elle a présenté dans le cadre de son bachelor. «J’ai monté ce projet avec Guillaume Jacot, un violoniste genevois qui, comme moi, aime l’interdisciplinarité. A la faveur d’une collaboration avec le duo Igudesman et Joo, il avait rencontré Sonja Schebeck, l’initiatrice du Freestyle Orchestra. C’est lui qui m’a suggéré de rejoindre le Freestyle, car il cherchait encore des artistes pour ce spectacle.»

Un travail intensif

Depuis septembre dernier, la Neuchâteloise de 24 ans met donc régulièrement le cap sur Vienne, base du collectif. «Tous les deux mois environ, nous nous retrouvons pour répéter; les sessions s’étendent de quatre à sept jours et elles sont très intensives!» Perméable à tous les styles de musique – «j’ai fait deux ans de jazz durant mes études» –, Mathilde a de quoi assouvir sa curiosité: le Freestyle saute allègrement de Vivaldi à Piazzola, de Ravel à Chloé Charody et Sonia Jacobsen, deux compositrices australiennes de musique actuelle. «L’orchestre est international, je découvre et je partage d’autres cultures, c’est très intéressant. Le fait de pouvoir créer un spectacle de toutes pièces me plaît beaucoup aussi.»

Pour l’heure, les acrobaties ne suffisent pas à nourrir l’artiste. Il lui faut jongler entre sessions viennoises, cours de violon et petits projets à droite à gauche. L’avenir? «Le Freestyle nous laisse pas mal de liberté; j’ai envie, encore et toujours, de mélanger les genres, d’avoir des projets de musique de chambre, de monter, pourquoi pas, une petite troupe ici en Suisse. Ou de décrocher un poste fixe dans un orchestre, mais la concurrence est très rude!»

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