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Les airs de la Castafiore résonneront à Cernier

A l’aise comme en famille au festival, la cantatrice Frances McCafferty décoche des clins d’œil à Tintin avec Guy Bovet. Rendez-vous ce dimanche à la Grange aux concerts à Cernier.

18 août 2017, 15:12
Guy Bovet et Frances Mc Cafferty présenteront un concert aux jardins musicaux.

«Ah, je ris de me voir si belle en ce miroir!» Les mélomanes, bien sûr, connaissent l’«air des bijoux» du «Faust» de Gounod. Les fans de Tintin aussi: la Castafiore s’en gargarise! Dimanche 20 août à la Grange aux concerts, à Cernier, l’air fétiche du rossignol milanais cascadera dans la gorge de Frances McCafferty, l’un des chouchous du public des Jardins musicaux.

Mais cette grande voix née en Ecosse s’aventurera dans d’autres œuvres encore qui, toutes, apparaissent au fil des albums du célèbre reporter. Ce florilège a été adapté par Guy Bovet, arrangeur hors pair, pour sept instruments issus de l’orchestre des Jardins. «Nous étions partis pour faire une vraie pièce. Mais, au dernier moment, les ayants droit d’Hergé ont mis son veto», retrace le Neuchâtelois.

A l’arrivée, «Ah, je ris...» se profile comme une fantaisie émaillée d’airs d’opéra et d’opérette, de chants populaires et de chansons de Trenet. «Boum!» Autant de clins d’œil adressés à la Saline royale d’Arc-et-Senans, partenaire des Jardins qui, cet été, accueille l’exposition «Le monde d’Hergé». Rendez-vous avec l’ancien organiste de la Collégiale et la délicieuse diva pour un ping-pong verbal très complice.

Frances Mc Cafferty et Guy Bovet, apparemment complices! Photo Richard Leuenberger

Tintin, vous êtes fan?

Guy Bovet: Ah, oui, depuis tout petit. Je connais les albums par cœur!

Frances McCafferty: Quand j’étais jeune, j’ai vu les dessins animés à la télévision. Mais je dois dire que j’ai tout oublié. Je ne sais plus du tout comment s’appelait le petit chien, par exemple! Puis, il y a quatre ou cinq ans, la dame qui me logeait ici m’a donné un album avec la Castafiore (rires). Chanter aujourd’hui ce qu’elle chante, c’est héroïque!

Guy Bovet: Heureusement, tu ne chantes pas seulement la Castafiore, mais aussi d’autres choses, très belles.

Les airs sélectionnés pour le concert reflètent-ils vos goûts personnels?

G. B.: Nous les avons sélectionnés avec Valentin Reymond (réd: codirecteur des Jardins musicaux). La liste des musiques mentionnées ou chantées dans les albums de Tintin est très longue. Le choix est arbitraire, mais nous avons tout de même pensé aux interprètes;nous avons aussi adapté ces musiques à leurs voix.

F. McC.: Chanter l’air «Ah, je ris» du «Faust» de Gounod et «Sur la mer calme» de Puccini, c’est un peu bizarre pour moi, car ils sont normalement interprétés par des sopranos. Je suis d’autant plus nerveuse que nous ne donnerons ce spectacle qu’une seule fois. Il est nécessaire d’être directement au top. Et j’ai un petit peu peur que les gens n’acceptent pas que ma voix (réd.: de contralto) chante ces airs.

G. B.: Mais maintenant, tu es plus célèbre que la Castafiore!

F. McC.: Mmmoui... Tu n’as pas encore vu ma perruque blonde et bouffante!

Les Jardins musicaux, ça représente quoi pour vous?

F. McC.: C’est ma 13e participation cette année. A chaque fois, c’est comme si je revenais chez moi, dans ma famille. La première fois que j’ai chanté aux Jardins, c’était dans une vieille grange. L’odeur des vaches, wow, était très, très forte! C’est beaucoup mieux maintenant! Je ne connais aucun autre festival où les personnes s’impliquent de cette façon. Les gens sont très sympas; de même que les habitants d’Auvernier (réd: les Jardins ont leur bureau au village et les artistes y sont hébergés.). J’ai logé chez quatre familles différentes jusqu’ici, et toutes m’ont adoptée, comme une sœur, une fille, une amie... Et le temps est toujours plus beau ici qu’en Ecosse!

G. B.: Les Jardins sont un grand festival, mais où tout est fait main. Il doit aussi sa fantastique réussite aux grands interprètes qui y viennent. Ils ont aidé à construire tout ça.

F. McC.: Mmouais. Mais il faut mentionner l’imagination de Valentin, qui trouve toujours des projets uniques, et Maryse (réd: Fuhrmann, codirectrice).

G. B.: Maryse, c’est l’éminence grise, une «secret queen» d’une rigueur artistique absolument redoutable!

Comment êtes-vous tombés dans le chaudron de la musique?

F. McC.: Ma mère disait que j’ai chanté avant de parler. Ensuite, j’ai beaucoup chanté à l’école et, à 15 ans, j’ai commencé à prendre des cours. Plus tard, je me suis produite à l’Albert Hall, à Londres; j’ai écrit à trois agents, et l’un d’eux a voulu travailler avec moi. J’ai passé des auditions, signé des contrats... «As they say, the rest is history». L’an dernier, j’ai participé à de nombreux projets en Angleterre et dans le monde; maintenant, je ralentis un peu, car je n’aime pas voyager!

G. B.: On écoutait de la musique tout le temps à la maison. Ma mère jouait du piano, elle chantait beaucoup. Je ne sais pas vraiment comment je suis tombé dans l’orgue. Peut-être par hasard, car l’une de mes tantes en jouait, et ça m’amusait. De toute façon, il faut le regarder comme n’importe quel instrument de musique!

Info pratique: Cernier, Grange aux concerts, dimanche 20 août à 13h30.

 

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