«Mon papa était un Amérindien robuste, aux longs cheveux noirs», se souvient Morgane Baumat, née en 1952 dans l’extrême sud du Texas, près de Corpus Christi. Nous l’avons rencontrée à La Chaux-de-Fonds, où elle vit paisiblement avec son mari jurassien, un musicien de la région, après avoir découvert son parcours exceptionnel. Elle le raconte dans «Destins croisés d’une Amérindienne Cherokee», une autobiographie poignante publiée à compte d’auteur.
«Jusqu’à mes seize ans, j’ai vécu aux Etats-Unis en pleine nature, entourée des miens. Je m’appelais alors Méhahé, qui signifie ‘issue du Soleil’. Mon papa, c’était Nakiaho, soit ‘Enfant de la Terre, ma maman ‘Mihoka’, que l’on peut traduire par ‘sérénité’.»
Seconde Guerre mondiale: le point de départ
Sa tribu vivait de chasse, de pêche – «le Colorado regorgeait de poissons» – ainsi que de cueillette de fruits, d’épices et d’herbes. «Ce que nous mangions était délicieux. Et nous dormions sous tente, sur...