Sa maison lui ressemble. Mystérieuse; un peu sombre de prime abord, chaleureuse à l’intérieur. Le portail qui en garde l’entrée semblerait presque un avertissement: on n’entre pas dans la vie privée de Daphné Berner sans qu’elle ne décide d’ouvrir la porte.
La Neuchâteloise de 73 ans est réputée pour son verbe franc. Libre, surtout. Une liberté qu’elle a sans cesse mise au service de patients entravés dans leur condition, alors qu’elle était médecin cantonale neuchâteloise, puis au service d’Exit, l’association qui prône le suicide assisté, depuis qu’elle en est devenue le médecin-conseil.
Sa carrière s’illustre par une succession de combats. Le plus souvent remportés avec éclat. C’est qu’elle est pugnace, Daphné Berner! Pour assouvir son idéal d’une médecine plus humaniste, elle a haussé le ton plus d’une fois.
Quelques années après sa nomination au poste de médecin cantonal, elle portait sa cause – et celle des femmes – jusqu’au Tribunal...