«Je me détends, je souris, je pense à La Compagnie Créole.» Sur les Jeunes-Rives de Neuchâtel, Antonin Rousseau respire un grand coup. Puis se livre à l’exercice redouté de la séance photos. Il admet le paradoxe: «J’ai l’habitude des médias, je peux parler de musique et du festival durant des heures. Mais quand il s’agit de causer de moi, c’est autre chose.»
Le directeur de Festi’neuch, dont la 18e édition s'ouvre jeudi, triture nerveusement les lacets de ses baskets, puis se lance. D’abord timidement, gêné de focaliser le récit sur lui-même alors qu’il avance en équipe depuis dix-sept ans. Puis il se décontracte. Et l’histoire se déroule. Celle d’un trentenaire idéaliste qui n’a connu qu’un seul métier: promoteur de musique tous azimuts. «J’ai donné récemment un cours à Lausanne où on m’a demandé mon curriculum vitae. J’ai réalisé que je n’avais jamais fait de CV de ma vie!»