Denis Oswald: "Osons!"
Agenda 2020. Modification totale de la donne pour pays candidats: utilisation des installations existantes, durabilité, protection environnement, réduction et contrôle des coûts. Sion 2026 en profite pleinement.
Deux budgets dans un projet olympique: budget opérationnel couvert par des fonds privés, jamais déficitaire depuis les JO de 1976; budget d’investissements pour infrastructures. Sion: que des installations existantes avec quelques rénovations, donc dépenses limitées et maîtrisées. Budget 1,9 milliard. La Confédération met 1 milliard + 130 millions sécurité, le CIO 900 millions pour l’opérationnel. Retombées économiques immédiates 5 milliards.
Quatre des sept candidats pour 2026 ont déjà organisé JO d’hiver. Sont-ils idiots ou tirent-ils un bilan positif de leur expérience? Sommes-nous moins intelligents qu’eux pour comprendre tous les avantages d’une candidature: montrer au monde notre savoir-faire, notre capacité d’accueil, nos paysages, promouvoir le tourisme à long terme et l’économie (20 000 emplois créés), favoriser la cohésion nationale (toute la Suisse derrière un grand projet), l’image du pays.
Londres, Turin, Sydney, Séoul, Barcelone et d’autres villes organisatrices louent encore l’apport de leur expérience olympique (études sérieuses à disposition, pas des affirmations sans fondement comme le font les opposants).
Des défis oui, mais sans défis pas d’opportunités. Où est l’esprit d’entreprise et le courage des Suisses à se lancer dans des grands projets (trains alpestres, tunnels, NLFA, etc.). Les Suisses qui ont osé et font bouger notre pays, Patrick Aebischer (EPFL), Bertrand Piccard et bien d’autres, soutiennent le projet de Sion. Valeurs liées au projet: excellence, enthousiasme, émotion, ouverture, intégration, confiance, fierté d’être Suisse.
Osons une entreprise de 7 ans qui aura des retombées positives pendant 20 ans.
Céline Vara: "Poudre aux yeux"
Organiser des Jeux olympiques d’hiver sur le territoire helvétique peut faire rêver… mais hélas, uniquement sur le papier.
La génération Sion 2026 fera les frais d’une organisation très loin des Jeux à «taille humaine» promise par les porteurs du projet. Les ressources naturelles telles que l’eau, le sol et la forêt seront rouleau compressées pour construire infrastructures sportives, hébergements, village olympique et ce, dans une région où le réchauffement climatique sonnera le glas, à moyen terme, des sports d’hiver.
L’aménagement de pistes de ski nécessitera l’abattage massif d’arbres. Certaines régions, notamment celle de Crans-Montana, connaissent déjà des problèmes d’approvisionnement en eau. Boire ou skier, faudra-t-il bientôt choisir?
Côté mobilité, les organisateurs visent une répartition modale de 80% pour les transports publics contre 20% pour le trafic individuel. Objectifs irréalistes puisqu’aux heures de pointe, les réseaux de transports publics sont déjà engorgés. L’effet «trains bondés» aura pour conséquence d’inciter les gens à utiliser leur voiture, impactant évidemment la pollution de l’air.
Les Jeux n’en valent pas la chandelle. Et la flamme olympique risque bien de se tarir lorsque sonnera l’heure des comptes, budgétés à 1,7 milliard.
Alors que la Confédération coupe régulièrement dans l’AVS et les prestations sociales, n’y a-t-il pas plus judicieux que d’injecter 1 milliard de francs dans une manifestation éphémère?
Pourquoi ne pas investir une partie de cet argent dans les clubs sportifs locaux chers à notre jeunesse? Sion 2026 ressemble à s’y méprendre à de la poudre (blanche) aux yeux.