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Parking: le macaron chaux-de-fonnier est-il la bonne solution?

Mardi 5 février, le Conseil général de La Chaux-de-Fonds a voté l’introduction d’un macaron pour parquer en ville, hormis dans la zone bleue. L’idée ne fait pas l’unanimité. Est-ce une solution pour limiter le flux des automobiles? Quelles pourraient en être les conséquences? Charles Constantin, membre de la direction de la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie, et Monique Égard, conseillère générale à La Chaux-de-Fonds et membre des Verts, en débattent.

07 févr. 2019, 17:23
Hormis dans les zones bleues, il faudra peut-être bientôt un macaron pour parquer à La Chaux-de-Fonds.

Monique Erard: «Large compromis»

Ça avait déjà été proposé il y a quelques années. Les Verts avaient soutenu cette politique de stationnement. Nous avons réellement un problème. La Chaux-de-Fonds, avec le Locle, est l’une des seules villes où on peut parquer n’importe où gratuitement. C’est très confortable, mais plus justifiable.

L’idée est de désengorger le centre-ville, de permettre une meilleure rotation des véhicules et de donner accès aux services et aux commerces. Nous espérons qu’avec la mise en place des parkings échanges, nous désengorgerons le centre-ville.

Nous savons aussi que les habitants de la ville occupent une part importante des places de parc. Ça ne va pas être résolu, mais la proposition, pour qu’elle puisse être acceptée, a fait l’objet d’un large compromis.

Un employé qui va travailler à Neuchâtel ou ailleurs doit payer une place de parc ou il prend les transports en commun. Il y a peut-être des habitudes à changer, mais c’est compliqué. Et l’automobile est un sujet brûlant.

De là à dire que les employés vont fuir La Chaux-de-Fonds parce qu’ils doivent payer pour parquer, j’en doute. Pourquoi, parce que La Chaux-de-Fonds se met à la «page», ça suscite de telles réactions? En regard des chiffres, par rapport à d’autres villes, ça ne paraît pas extrême.
Ça peut aussi amener quelques personnes à réfléchir. Si elles sont quatre à être prises dans un bouchon et quatre à payer 1100 francs, elles peuvent diviser par quatre la facture en prenant une seule voiture.

Tout ce qui peut améliorer la qualité de vie, faire baisser le bruit, que nous partagions mieux l’espace entre piétons, cyclistes et automobiliste, nous sommes plus que preneurs. Ça fait bien longtemps que nous militons pour davantage de pistes cyclables. Nous avons beaucoup de peine à nous faire entendre. Nous ne sentons pas de réelle volonté.

Charles Constantin: «Punitif»

Les entreprises sans places de parc seront directement touchées. Par exemple, une entreprise active dans la sous-traitance – c’est un cas réel – employant vingt collaborateurs (dix de La Chaux-de-Fonds, trois du canton, trois d’autres cantons et quatre de France) sera embarrassée.

Seuls les pendulaires paieront 1100 francs de taxes de stationnement (=1.5% à 1.9% de leurs salaires bruts). Pour fidéliser ses collaborateurs, cette entreprise devrait prendre en charge ces taxes. Dans un monde idéal, les transports publics seraient bondés et cinq passagers occuperaient chaque voiture. Mais, dans la vraie vie, il y a des horaires de travail différents, des situations personnelles variables, l’éloignement ou la proximité des transports publics… Le recours à la voiture est incontournable dans de nombreux cas. Les entreprises agissent déjà pour réduire le transport individuel motorisé: elles encouragent le covoiturage, financent des navettes, participent à l’achat d’abonnements…

Les automobilistes de Neuchâtel paient une taxe annuelle de 110 francs, qui leur permet de stationner leur voiture pour une durée illimitée dans un des 13 secteurs de zone bleue. Pour se rendre à leur place de travail, située en dehors de leur secteur de zone bleue, ils sont donc incités à réfléchir à l’usage ou non de leur véhicule. En effet, ils doivent payer leur place de parc proche du lieu de travail, tout comme les autres pendulaires. Sans bourse délier, les automobilistes chaux-de-fonniers pourront parquer tous azimuts, sauf au centre-ville.

A Neuchâtel, c’est incitatif pour les habitants et les pendulaires, qui bénéficient même de la gratuité de la place de parc P+R, en cas d’achat d’un abonnement Onde verte. A La Chaux-de-Fonds, c’est presque plus punitif qu’incitatif pour les pendulaires externes, qui financeront entre 86% et 99% de la politique communale de stationnement.

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