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Nouveaux avions de combats: trop chers ou indispensables?

Le budget destiné à l’acquisition de nouveaux avions de combats, soumis au vote du peuple suisse le 27 septembre, divise les Neuchâtelois Philippe Bauer, conseiller aux Etats (PLR) et Baptiste Hurni, conseiller national (PS).

25 août 2020, 17:00
Le 27 septembre prochain, le peuple suisse sera appelé à se prononcer sur le budget d'acquisition de nouveaux avions de combats.

Philippe Bauer: «Pas une dépense supplémentaire»

Je voterai sans états d’âme oui à la sécurité aérienne parce que la sécurité est une des tâches principales de l’Etat. Aussi, de la même manière que je ne peux pas imaginer notre pays sans hôpitaux, pompiers et policiers, je ne peux pas l’imaginer sans une armée capable de remplir les missions que la Constitution lui confie, c’est-à-dire, maintenir la paix et assurer la protection du pays et de sa population.

L’acquisition des nouveaux avions de combat sera financée exclusivement par le budget ordinaire de l’armée. Il ne s’agit donc pas d’une dépense supplémentaire qui s’ajoutera à celles engagées dans la lutte contre la pandémie ou qui se fera au détriment de la formation et du social.

Il n’y a aucune alternative aux avions de combat. Les drones, hélicoptères ou autres avions légers sont incapables de remplir les missions des jets. Ils ne volent ni suffisamment haut ni suffisamment vite et sont incapables d’accélérer suffisamment rapidement pour aller à la rencontre d’un avion ayant violé notre espace aérien.

Les entreprises étrangères concernées par le projet devront investir en Suisse 3,6 milliards dont plus d’un milliard en Suisse romande et ce, dans l’industrie des machines, l’électronique, l’horlogerie et le spatial.

A l’heure où nos entreprises horlogères et microtechniques souffrent et que le chômage augmente, peut-on vraiment se passer de ces commandes? La crise sanitaire a montré que lorsqu’une maison brûle, il est illusoire de compter sur les pompiers équipés et formés par les voisins pour éteindre l’incendie. L’attendre, c’est d’ailleurs faire preuve d’égoïsme.

 

Baptiste Hurni: «On pourrait faire tout aussi bien avec beaucoup moins»

L’achat de nouveaux avions de combats a un coût trop élevé: 6 milliards. Mais ces avions devront être entretenus et seront utilisés, de sorte que sur leur durée de vie ils coûteront 24 milliards! C’est beaucoup plus que le coût des Gripen (3,1 mrd à l’achat, 12 mrd sur la durée) refusés par le peuple suisse.

C’est surtout beaucoup trop pour atteindre les objectifs de police aérienne et de défense. Pour ce prix, l’armée suisse a prévu d’acheter les avions les plus performants sur le marché, sans que le modèle exact n’ait été choisi, et en nombre extrêmement élevé. On pourrait faire tout aussi bien avec beaucoup moins, en achetant des avions légers – utilisés par l’Italie, la Corée du Sud ou le Canada – pour les tâches de police aérienne et un nombre réduit de jets pour la défense aérienne.

C’est aussi une occasion manquée d’investir les moyens de l’armée pour se préparer aux vrais risques sécuritaires de la Suisse du 21e siècle (attaque terroriste, cyberattaques), une attaque d’avions ennemis étant plus qu’improbable.

Par ailleurs, les différents avions dont l’achat est envisagé sont les plus bruyants du marché! Le critère du dérangement de la population n’est tout simplement pas pris en considération. Enfin, on promet que ces avions permettront à nos entreprises de décrocher de juteux contrats. L’argument est approximatif, d’autant que l’industrie d’armement n’est pas située dans nos régions mais essentiellement en Suisse allemande.

Des avions hors de prix, bruyants, polluants et dont l’utilité n’est pas démontrée, voilà le projet qui vous est soumis et auquel il convient de s’opposer.

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