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Le tennis suisse vivra-t-il un nouvel âge d’or après Federer et Wawrinka?

Grâce à Roger Federer et Stan Wawrinka, le tennis suisse peut se targuer d’avoir 23 titres de Grand Chelem en simple chez les hommes. La retraite va bientôt sonner pour ces deux sportifs d’élite? Verra-t-on de nouvelles têtes émerger en Suisse? Patrick Turuvani, journaliste, et Stéphane Devaux, corédacteur en chef, en débattent.

22 janv. 2019, 18:01
Roger Federer n'a pas encore annoncé sa retraite, mais elle approche.

Patrick Turuvani: "Un clap de fin"

Roger Federer et Stan Wawrinka ne sont pas au bout du rouleau, mais l’avenir ne leur appartient plus. Tôt ou tard, le jour arrivera où l’un et l’autre cesseront d’émerveiller les fans de tennis. Et ce n’est pas faire injure à la relève nationale que de penser que ce jour-là, la Suisse aura mangé son pain blanc, sa tresse au beurre et sa taillaule.

Est-il nécessaire de rappeler qu’avant Federer et Wawrinka, aucun Helvète n’avait jamais inscrit son nom au palmarès d’un tournoi du Grand Chelem en simple, ni même atteint le top-3 mondial, et encore moins remporté la Coupe Davis? 

Je vous le dis franchement: là, tout de suite, imaginer de jeunes joueurs suisses tellement talentueux qu’ils en feraient oublier ces deux-là, je voudrais bien, mais je peux point. 

Avec ces deux champions d’exception dans la même génération, la Suisse a tiré le gros lot. Et ça, ça n’arrive qu’une fois dans la vie, et encore, pour les plus chanceux. Quoique... En juin dernier, un Français a décroché le pactole du jeu MyMillion pour la seconde fois en 18 mois. Il avait, paraît-il, une chance sur 16’000 milliards de doubler la mise.

Si je vous livre cette anecdote, c’est parce qu’il ne faut jamais dire jamais. La vérité? En tant que journaliste, j’ai peur d’avoir un peu raison quant à la fin annoncée de l’âge d’or de la petite balle jaune helvétique. Mais le fan de tennis, lui, a complètement envie de se tromper.

Sergei Bubka par Renaud Lavillenie, Hermann Maier par Marcel Hirscher, Carl Lewis par Usain Bolt...

Après tout, l’histoire du sport n’est-elle pas pleine d’athlètes irremplaçables qui ont tous été remplacés?


Stéphane Devaux: "Comme les maîtres"

Evidemment, si l’on considère que la retraite prochaine de Roger Federer, dans un an ou deux, signifiera aussi la fin de l’âge d’or du tennis suisse, alors, oui, on attendra un peu pour le prochain. Mais c’est un peu réducteur de l’analyser ainsi. Il y a longtemps que le maître, avec ses vingt Grands Chelems, n’est plus seulement un produit «made in Switzerland». C’est un peu comme si on réduisait Mozart à la musique autrichienne ou Picasso à la peinture espagnole. Non, «Rodgeur», c’est une figure qui  appartient au patrimoine de l’humanité. Sa suissitude n’est plus qu’anecdotique.

Cela étant, lui, comme Stan Wawrinka, comme Timea Bacsinszky, comme Jakob Hlasek, Marc Rosset ou Martina Hingis un peu avant eux, a contribué à faire grandir sur sol helvétique un sport qui, jusqu’à il y a trois décennies, rassemblait plutôt les vacanciers fortunés maniant plus ou moins bien la raquette sur les courts des palaces alpins.  

La fédération a grandi, la formation s’est professionnalisée, les chances de voir un jeune au passeport rouge à croix blanche émerger au plus haut niveau se sont donc accrues. La preuve? Ils étaient sept, trois hommes et quatre femmes, dans le tableau principal de l’Open d’Australie. Et cinq ont passé au moins un tour...

Je sais, j’ai peu de chances d’avoir raison. Mais j’ai envie de m’accrocher à cette idée que le sport n’est pas une science exacte. Et je voudrais croire que, parmi tous ces jeunes qui ont commencé à taper dans la balle jaune parce qu’ils rêvaient de faire comme «Rodgeur» ou Stan, l’un d’eux saura prendre à revers tous les pessimistes avec un coup droit pleine ligne, digne du maître.

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