Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Initiative de limitation: quelle indépendance?

L’initiative de limitation, soumise au vote du peuple suisse le 27 septembre, divise les Neuchâtelois Damien Cottier, conseiller national (PLR) et Walter Willener, président de l’UDC neuchâteloise.

08 sept. 2020, 17:00
L'initiative de limitation pose la question des relations entre la Suisse et l'Europe.

Walter Willener: «Les opposants se moquent des préoccupations quotidiennes des habitants de la Suisse»

L’initiative de limitation UDC veut rétablir une immigration contrôlée et modérée. Depuis 2007, la libre circulation a permis à plus d’un million de personnes de venir s’établir en Suisse. Chacune et chacun peut voir aujourd’hui les conséquences dramatiques de cet afflux de personnes.

Nous pouvons citer la pression sur les salaires et sur les institutions sociales. Nos infrastructures sont saturées, avec leur lot de bouchons sur les routes et les trains bondés sur les grands axes. Les besoins en logement nécessitent le dézonage de nouvelles terres agricoles. La consommation d’énergie et d’eau augmente massivement. La nature est perdante. La criminalité augmente et ce n’est pas Neuchâtel qui dira le contraire. La qualité de vie et le pouvoir d’achat de notre population se dégradent.

Les opposants à l’initiative ne jurent que par des pseudo-arguments économiques et se moquent des préoccupations quotidiennes des habitants de la Suisse. Ils annoncent par exemple la fin des accords bilatéraux. Rien n’est moins sûr, si l’on sait que ces accords sont favorables à l’Union européenne, avec une balance commerciale excédentaire de 17 millions de francs. L’accès au marché intérieur de l’UE reste garanti par l’accord de libre-échange de 1972 et par les règles de l’OMC. Notre pays pourra continuer à engager les professionnels qualifiés dont l’économie a besoin. Cela est en particulier valable pour les entreprises de haute technologie actives dans le canton de Neuchâtel.

Pour retrouver notre indépendance en matière d’immigration, votez «oui» à l’initiative de limitation.

Damien Cottier: «C’est une limitation de notre prospérité et de nos emplois qu’on nous propose»

L’initiative dite de «limitation» est en fait une initiative de «résiliation», celle de la voie bilatérale (dont les accords du 1er paquet sont liés). C’est aussi une initiative de «récession» car une grande partie du succès économique suisse dépend de son accès au marché européen.

C’est donc surtout une limitation de notre prospérité et de nos emplois qu’on nous propose.

C’est aussi une limitation de nos libertés, celles notamment de travailler et d’étudier dans et avec l’UE, celle aussi pour nos chercheurs de participer à des projets d’importance avec leurs confrères du continent.

Tous ces éléments sont cruciaux pour la Suisse, qui gagne 1 franc sur 2 de l’exportation. Ils sont vitaux pour Neuchâtel, un des plus grands exportateurs et une région fortement axée sur l’innovation.

Mais il y a plus! On l’a vu avec le vote sur l’Espace économique européen (EEE) en 2002 et on le voit au Royaume-Uni: la politique européenne peut profondément diviser un pays.

Ce fut le grand mérite des accords bilatéraux, que de permettre à une large majorité des citoyens de ce pays de se retrouver dans un projet commun après 1992. Depuis 20 ans, ces accords sont un liant de notre cohésion nationale, la seule voie de politique européenne qui réunisse dans une grande mesure les intérêts du plus grand nombre.

L’article 2 de la Constitution définit les buts de la Confédération: la cohésion du pays y figure en bonne place. La voie bilatérale, la voie de la Suisse, y contribue grandement.

Ne faisons pas courir des risques insensés à nos emplois, nos PME, nos libertés, notre recherche, notre cohésion nationale. Voter «non» le 27 septembre, c’est faire le choix de la cohésion et de la prospérité.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias