Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Faut-il changer les règles des concours de Miss?

Les prétendantes au titre de Miss America ne défileront plus en maillot de bain. Le concours de beauté se transforme en «compétition» pour «préparer de grandes femmes pour le monde», dans le contexte «#MeToo». Et en Suisse, alors? Nicole Baur, cheffe de l'office neuchâtelois de la politique familiale et de l'égalité, et Yasmina Assal, Miss Fête des vendanges 2015 et Miss Suisse romande 2017, en débattent.

06 juil. 2018, 10:39
Election Miss Neuchâtel Fête des vendanges: faut-il revoir les critères du concours?

Nicole Baur: "Hypocrisie"

Il paraît que le concours de Miss America ne sera plus un concours de beauté, mais une «compétition». C’est ce qu’a annoncé sa toute nouvelle présidente qui, soit dit en passant, a dû promptement remplacer le PDG accusé de harcèlement qui s’était illustré par des propos misogynes à l’égard d’une candidate.

Je me demande bien de quelle «compétition» il s’agit? Est-ce qu’on va juger ces jeunes femmes (certainement jeunes…) sur leurs compétences en mathématiques, leurs qualités de critiques littéraires, leurs capacités à jouer d’un instrument de musique ou leur génie dans le domaine de l’innovation?

Non, beaucoup mieux: on va les juger sur ce qu’elles sont «au plus profond de leur âme». Rien que ça! Parce qu’on veut «préparer de grandes femmes pour l’avenir»… La preuve? Elles ne devront plus défiler en bikini et talons hauts…
Curieuses, ces manifestations d’un autre âge qui semblent résister au temps. A l’heure où les femmes ont la possibilité de se former (et qu’elles le font), de se cultiver, de faire valoir autre chose que leur seule plastique, je me demande pourquoi elles acceptent encore de participer à ce qui est quand même un reliquat patriarcal assez primitif.

Ces candidates de Miss Neuchâtel Fête des vendanges 2018 me paraissent si naïves. Et soudain, je pense à la Miss que je connais. Cette couronne ne l’a pas empêchée de devenir avocate, ni une étoile montante de la politique neuchâteloise…

Oserais-je donc espérer que l’avenir de ces jeunes femmes ne se résumera pas avoir été un jour de jolis ornements? En bikini ou pas…

Yasmina Assal: "Pas que le physique"

Oui et non. Il faut quand même juger sur l’apparence physique mais cela n’est pas le critère principal pour participer à un concours de beauté.
Tout d’abord, il faut savoir que les filles ne doivent pas forcément avoir un physique de mannequin. On peut avoir des formes tout en restant tonique pour pouvoir participer à un concours de beauté.

Les défilés en maillot de bain, c’est hyperdur. Ç’a été difficile pour moi. Il faudrait peut-être proposer des maillots de bain dans lesquels les filles se sentent à l’aise. Par ailleurs, il y a tout le reste: la conversation, si la personne est cultivée, la présentation.
Par rapport aux filles qu’il y avait dans les deux concours auxquels j’ai participé, j’étais la plus âgée. Forcément, j’ai un corps différent de celui des autres candidates, plus jeunes.

Je ne pense pas que c’est seulement sur le physique que j’ai été élue. Il faut rester soi-même. C’est le plus important.

Le jury est composé de femmes et d’hommes. Ça équilibre les choses. J’ai été jurée de Miss Neuchâtel - Fête des vendanges, l’année dernière. Je ne vous cache pas que c’est très difficile de juger des personnes.

Il faut se conditionner à tout regarder. C’est pour ça que, pour Miss Suisse romande, on rencontre le jury avant. Miss Neuchâtel - Fête des vendanges fait ça aussi. C’est très important pour voir comment elles réagissent, comment elles parlent, comment elles se comportent.
Nous sommes aussi jugées sur notre discipline avant l’élection. Ce n’est pas juste le défilé d’un soir. C’est une expérience humaine avant tout, et c’est extraordinaire.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias